Même si les marchés automobiles européens relèvent la tête dopés par les mesures de soutien gouvernementales, certains analystes prédisent toujours une année 2009 exécrable, historiquement exécrable même. Mais lorsque on atteint le cœur de la tempête, on se rapproche aussi de l'embellie.

Ainsi selon Euler Hermes, la production hexagonale devrait tomber sous le seuil des 2 millions de voitures malgré les traitements dopants administrés par les Etats européens. Les destructions d'emplois qui ont atteint 13.000 postes l'an dernier, devraient toucher un seuil historique de 20 et 30.000 suppressions de postes avec notamment une extermination massive des sous-traitants et fournisseurs les plus petits. Sur le premier semestre, 6000 emplois ont déjà disparu. Rappelons que le secteur représente 200.000 emplois à temps plein.

Plus de 400 sociétés pourraient disparaître en 2009 (+141% sur les 6 premiers mois 2009) contre seulement 180 en 2008, un mouvement qui ne fait qu'accélérer la délocalisation de l'industrie automobile. Le plus pernicieux reste que les grands constructeurs masquent cet dramatique réalité en laissant penser que la France résiste correctement à la crise.

Ce n'est pas le cas.

Si les ventes résistent, les usines ne tournent pas encore de façon rentable, le Chiffre d'affaires et les marges s'effondrent entrainant un risque de pertes opérationnelles énormes, comme c'est déjà annoncé chez PSA. Les analystes imaginent mal que ces mauvais résultats attendus n'aient pas de conséquence sur l'outil industriel français.

Retour du soleil ?

Toutefois, sur les marchés financiers, bon nombre d'actions sont redevenues intéressantes. Les capacités d'anticipation du marché boursier ne sont pas une légende et beaucoup d'observateurs tablent maintenant sur la reprise économique et sur un redressement parallèle du secteur automobile. Les actions PSA, Renault ou encore BMW et Mercedes retrouvent de l'attrait auprès des gestionnaires de portefeuilles qui jugent la situation plus saine qu'il y a seulement quelques mois.

Certains notent également que la production reprend doucement pour répondre à une demande stimulée par les primes à la casse et l'action PSA a repris 58% après avoir perdu 76% en 2008 tandis que celle de Renault grimpe de 37% après une chute de 80% l'an dernier ! Pour le constructeur au Losange, c'est surtout la présence de Nissan aux USA qui incite au positivisme car avec la chute de Chrysler et de GM, des perspectives nouvelles s'ouvrent sur un marché qui ne devrait pas tarder à repartir.

Bref, la question reste de savoir si le retour du beau temps n'éclairera pas avec plus d'intensité, l'étendue des dégâts industriels qui pourraient être historiques en France. Plus que prêter des milliards et inciter la population à acheter des Twingo, des C1 et des 107, peut être faudrait-il penser à refaire de l'automobile une fierté nationale et à favoriser la vente de véhicules effectivement produits dans l'hexagone.

La France ne mesure pas vraiment le miracle qui lui permet de posséder encore aujourd'hui 2 constructeurs parmi les plus importants au monde. Et parfois les miracles se transforment en mirages ... chinois ou indiens.