C'est la fin d'un feuilleton autant judiciaire que médiatique. Nous vous présentions l'affaire le 23 avril dernier : Sandrine Mouleres, une femme de 31 ans portant le niqab, ce voile ne laissant apparaître que les yeux, est arrêtée par la police alors qu'elle circulait au volant de sa voiture. Après avoir dévoilé son visage pour que les agents puissent constater qu'il s'agissait bien d'elle sur les papiers qu'elle leur avait tendu, elle se voit infliger une amende d'un montant de 22 euros pour « circulation dans des conditions non aisées », article 412-6 du Code la route. Pour elle, « c'est de la discrimination pure et simple », mais pour les policiers le niqab aurait pu la gêner en limitant sa vision périphérique.

«  On peut donc conduire aujourd'hui avec un niqab »

Ce sera finalement à la justice de trancher, ce qu'elle a fait aujourd'hui au tribunal de police de Nantes : l'accusée est relaxée et l'amende de 22 euros annulée, mettant un terme à une polémique qui était remontée jusqu'à Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur. «On est dans un pays de libertés, tout ce qui n'est pas interdit est autorisé. On peut donc conduire aujourd'hui avec un niqab» selon Jean-Michel Pollono, l'avocat de Sandrine Mouleres.

Pour Lies Hebbadj, le conjoint de celle-ci, cependant, tout n'est pas terminé. Placé trois fois en garde à vue et mise en examen deux fois pour « viols aggravés » et « escroquerie, fraude aux aides sociales et travail dissimulé » depuis le déclenchement de l'affaire, il a entre temps été condamné en novembre à 700 euros d'amende pour « abus de confiance », un jugement contre lequel il a fait appel.