Il y a deux semaines, les trois syndicats FO, CFDT et CFE-CGC signaient les accords de compétitivité. Ceux-ci prévoient que Renault s'engage à ne pas fermer d'usine et garantit les volumes de production (710 000 unités à l'horizon 2016). En échange, les changements demandés aux salariés sont importants : 8.260 suppressions de postes via des départs naturels ou anticipés (sans licenciement), un allongement de la durée du temps de travail, un gel des salaires pour 2013...

Chaque partie devant faire des efforts, Carlos Ghosn avait dit renoncer provisoirement à 30% de son salaire variable (1,6 million d'euros en 2011) en cas d'accord. Dans le contexte économique actuel, le gouvernement tente de se montrer intraitable avec les patrons des grandes entreprises aux salaires mirobolants (13 millions annuels pour Carlos Ghosn), d'autant plus quand l'Etat est actionnaire même minoritaire (15% pour Renault) : «M. Ghosn, qui gagne beaucoup d'argent, avait dit, si je ne m'abuse, que si cet accord était signé, il ferait un sacrifice sur sa rémunération. On l'attend. M. Ghosn doit faire ce geste ».

Malgré ce geste pour le moins symbolique – Carlos Ghosn touche 10 millions d'euros annuels de la part de Nissan et devrait toucher en 2016 sa part variable de 2012 - Pierre Moscovici souhaite aller plus loin et précise « qu'il y aura une loi sur la gouvernance des entreprises et les rémunérations". Il se dit notamment favorable à ce que les salariés "soient présents aussi dans les comités qui fixent les rémunérations".