Hier, le gouvernement annonçait la mise en place dès 2012 des Zapa, des zones à faibles émissions polluantes, dans huit villes de France volontaires pour les tester. Dans le même temps, l'Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Energie (Ademe) dévoilait le résultat d'une enquête comparative menée dans les autres pays ayant déjà mis en place ces zones.

Chez nos voisins européens, on ne parle pas de Zapa mais de LEZ (Low Emission Zone pour zones de faibles émissions). 180 zones existent pour l'instant dans 8 pays ; l'Autriche, la République-Tchèque, le Danemark, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni les ont ainsi déjà mises en place de différentes manières. Ainsi, les LEZ peuvent concerner une partie du centre-ville, comme c'est le cas à Illsfeld en Allemagne, ou une ville entière comme c'est le cas à Londres ou la LEZ concerne 1600 km2. A chaque pays son mode de vérification ; à Londres, on utilise un système de vidéo surveillance qui lit les plaques d'immatriculation et recherche le niveau d'émissions du véhicule dans une base de données. En Allemagne, c'est une vignette apposée sur le pare-brise qui renseigne la police effectuant un contrôle visuel.

L'Ademe s'est penchée sur l'efficacité de ces zones en terme de réduction de la pollution et a relevé une diminution significative des émissions, particulièrement en ce qui concerne les concentrations en particules fines MP10 et en dioxyde d'azote. Une première étude menée à Londres rapporte ainsi que depuis la mise en place de la LEZ en février 2008, la réduction des taux de particules fines PM10 constitue une des plus grandes réussites du projet. En Allemagne, où 35 villes utilisent ces zones qui excluent véhicules diesels, véhicules essences non équipés de pots catalytiques et donc également les poids-lourds, la concentration annuelle moyenne de PM10 a baissé de 12% et on constate 5 jours de dépassement de la moyenne journalière de moins. En Suède, où les LEZ fonctionnent depuis 4 ans dans 5 villes, les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 10% et les émissions de particules fines de 40%. Un résultat encourageant au vu des nombreuses études qui démontrent l'extrême nocivité de ces émissions.

Pour l'Ademe, les ZAPA et autres LEZ sont donc des dispositifs efficaces allant « dans le sens du développement durable des villes et territoires urbanisés » et qui doivent s'inscrire dans « dans le cadre de plans d’actions plus larges ». Elles permettent ainsi de développer les modes de transports alternatifs, dans le domaine des transports de passagers comme dans celui du transport de marchandises. Elles doivent cependant faire l'objet de variations locales afin de s'adapter au mieux au contexte du lieu où sont appliquées.