Le gouvernement n'a jamais caché son intérêt pour le dispositif ZAPA (zones à faibles émissions polluantes), créé par la loi Grenelle II et qui consiste à interdire aux véhicules les plus polluants l'accès à des certains périmètres, les centre-villes généralement. Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'environnement, annonçait ce matin la mise en place des ZAPA dès l'an prochain, une liste de véhicules concernés à l'appui.

Huit agglomérations se sont portées volontaires pour tester ce système : Paris, Lyon, Grenoble, Bordeaux, Aix-en-Provence, Nice, Clermont-Ferrand et Saint-Denis. Chacune pourra choisir elle-même le périmètre d'interdiction mais aussi les périodes ou encore les horaires. Quant aux véhicules concernés, là aussi ils sont laissés à l'appréciation des mairies mais on sait que quatre catégories ont été mises en place. La catégorie 1 concerne les véhicules les plus polluants à savoir les deux-roues, trois-roues et quads mis en circulation avant juillet 2004, les poids-lourds, bus et autocars mis en circulation avant le 1er octobre 2001 et les voitures particulières et utilitaires légers mis en circulation avant le 1er octobre 1997. Et en cas de non-respect de l'interdiction, les mairies auront à leur disposition la possibilité de dresser aux contrevenants un procès-verbal de 68 euros.

L'annonce, si elle ne manquera pas de faire râler bon nombre de conducteurs, a été saluée dès ce matin par l'association des maires de grandes villes de France. « Même s’il ne s’agit pas d’une mesure définitive, globale et de grande ampleur, on peut s’attendre à une baisse utile des particules fines dans l’atmosphère » a déclaré Michel Destot, député-Maire de Grenoble et Président de l’AMGVF. Les récents relevés de niveaux de particules fines ont en effet montré que l'air n'a jamais été aussi pollué en France et les études ne cessent de prouver que la réduction de la pollution, devenue un véritable enjeu de santé publique, pourrait permettre d'épargner des dizaines de milliers de vie chaque année.

Le dispositif sera, c'est désormais confirmé, mis en place en 2012 et testé jusqu'en 2015, date à laquelle il pourra être étendu à d'autres agglomérations. Les huit mairies concernées ont jusqu'à la fin de l'année pour soumette un projet d'interdiction adapté.