L'édition parisienne du journal 20 Minutes indiquait hier que la Ville de Paris s'apprêtait à présenter à l'Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) un projet destiné à créer et à expérimenter une zone à faibles émissions polluantes (Zapa). Cette dernière interdirait certains périmètres aux véhicules considérés comme trop polluants.


Une qualification qui concerne avant tout les voitures anciennes et les poids lourds, ainsi que les véhicules émettant de fortes quantité de particules fines, de monoxyde et de dioxyde d'azote dangereuses pour la santé. Rien n'a cependant été décidé pour l'instant, et les possibilités sont nombreuses. Ainsi, il pourra s'agir d'interdire la circulation de certains véhicules dans quelques arrondissements parisiens ou encore de limiter leur accès selon les conditions atmosphériques du jour mais la Ville n'exclut pas non plus une implication de la région, avec une éventuelle limitation étendue aux voies rapides de l'A86.


La région reste pour sa part prudente : elle redoute un report sur les transports en commun entraînant une saturation du réseau, et préférerait que la mesure se concentre sur une Zapa intra-muros. Une option peu satisfaisante pour la Ville de Paris qui y voit « une mesure symbolique et politiquement explosive ». Différents scénarios seront ainsi étudiés afin de retenir le plus satisfaisant en terme d'amélioration des conditions atmosphériques. L'association 40 millions d'automobilistes, qu'on sait prompte à s'opposer à toute mesure visant à entamer la « liberté » des conducteurs et à soutenir l'écologie, dénonçait déjà fin juillet « une nou­velle mani­fes­ta­tion de l’écologie puni­tive ». Rappelons que la pollution atmosphérique est responsable chaque année de 400 000 morts prématurées en Europe (vous pouvez retrouver ici les cartes indiquant les niveaux de pollution par quartier dans différentes villes de France).


Le dispositif Zapa, créé par la loi Grenelle II, existe déjà dans d'autres pays européens. En vigueur à Berlin, il a permis de faire baisser de 24% les émissions de particules liées aux véhicules diesel.