Contraint de faire le maximum avec seulement 2 modèles au catalogue, Lamborghini décline tant et plus sa Gallardo qui ne sera remplacée qu'à la fin 2013 et devrait très vite se pencher sur les déclinaisons de la récente Aventador. La venue de la firme de Sant'Agata dans le Var nous a permis d'apprendre que, pour l'instant, le feu vert n'avait pas encore été brandi à la mise en production de l'Urus et que le patron Stefan Winkelmann absent officiellement pour cause de maladie ne devrait pas rester à la tête de la firme qu'il dirige depuis 2005 au delà de 2013. Et comme Lamborghini est probablement la marque de prestige italienne la plus « cool » de la Botte, ils m'ont tendu les clés d'une Gallardo Super Trofeo Stradale pour me remercier simplement d'être venu !

Super Trofeo Stradale, comme son nom l'indique

Prise en mains - Lamborghini Gallardo Super Trofeo Stradale : la sortie de piste

La Gallardo Super Trofeo Stradale se présente comme la version routière du modèle qui court dans la série monotype du Lamborghini Super Trofeo disputée durant le meeting des Blancpain Race Weekends. Cette échappée des circuits dispose du V10 5,2l de 570 ch et 540 Nm de couple et de la transmission intégrale. Cette version pèse 1340 kg (à sec donc sans fluides) et revendique un 0 à 100 km/h en 3,4s ainsi qu'une vitesse maxi de 320 km/h. Sa boîte e-gear robotisée à l'ancienne (ce n'est pas une double embrayage) vous assure de recevoir à chaque changement de rapport une belle frappe sur l'arrière du crane, ce qui vous fait réfléchir à 2 fois avant d'engager un rapport en appui et en pleine accélération.

Ceux qui suivent Lamborghini de près et connaissent tous les détails des modèles de la marque l'auront déjà noté, ce sont des prestations absolument identiques à la Superleggera qui possède le même ensemble technique. En fait, la Super Trofeo Stradale est une série limitée à 150 exemplaires qui se distingue de la Superleggera par son habitacle traité Racing (Alcantara, carbone, baquets et harnais), son coloris Rosso Mars qui claque, son aile arrière en carbone qui mange 5km/h en vitesse de pointe mais apporte en appui et son capot moteur à persiennes lui aussi en carbone. Bref, si vous avez déjà une Superlegerra, ce n'est peut-être pas la peine de vous casser la tête à revendre votre joujou pour vous payer celui-ci.

Prise en mains - Lamborghini Gallardo Super Trofeo Stradale : la sortie de piste

Et effectivement, volant en mains, difficile de faire la différence entre une Superleggera et cette Trofeo Stradale. Les gens se retournent peut-être un peu plus rapidement grâce au Rosso Mars visible de plus loin mais c'est bien la seule différence. Une Gallardo est aujourd'hui une supersportive oldschool qui distille un torrent de sensations grâce à un moteur toujours aussi expressif en accélération comme en sonorité, une tenue de route et une agilité extrêmement rassurante et un freinage (ici en carbone céramique) franchement efficace. Malgré son look de vaisseau spatial, la Gallardo se mène facilement jusqu'à des vitesses très élevées et ce, même sur petites routes.


Prise en mains - Lamborghini Gallardo Super Trofeo Stradale : la sortie de piste

Sa transmission intégrale est nettement perceptible à la réaccélération puisque dès que vous posez le pied sur la pédale de droite, vous sentez le nez s'écarter de la trajectoire, ce qui vous oblige parfois à patienter un peu plus longtemps que voulu avant de remettre les gaz. Pour accélérer plus tôt, il faudrait adopter une conduite très agressive et entrer fort sur les freins afin de faire pivoter l'arrière avant de réaccélérer, une technique classique pour une 4 roues motrices sans différentiel intelligent. Mais hormis sur circuit, on évitera de tenter ce genre de figure, la pièce est rare et il serait malvenu de lui rayer les narines. De toute façon, le niveau de grip est si important que les vitesses de passage en courbe sur une trajectoire classique sont assez phénoménales comme ça. Au final, derrière le volant, en 2012, la Gallardo propose une expérience que l'on pourrait presque qualifier de vintage avec son poids réduit, son look exubérant, sa boîte douloureuse pour les cervicales, son moteur débordant de santé et sa communication sans (trop) de filtres. Une des dernières de cette race assurément.

Quant à l'amortissement assez ferme (2 positions combinées avec les réglages de boîte : A et Sport un peu moins raide puis Corsa), il ne vous incitera pas à des trajets trop longs et de toute façon, ce n'est pas le minuscule coffre à l'avant et l'absence quasi totale de rangements dans l'habitacle qui vous poussera à tenter l'expérience du voyage. Et si vous avez tout de même osé, vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous-même car, rappelons-le, elle s'appelle Super Trofeo Stradale.

Avec un nom pareil, difficile de dire que vous n'avez pas été prévenus !