Le recapitalisation du groupe PSA est une nécessité sur laquelle tout le monde s'accorde. Mais le moyen d'y parvenir suscite débat au sein d'une famille Peugeot qui se réunira demain, dimanche. Et autour de la table, l'ambiance risque d'être chaude entre Thierry et son cousin Robert qui n'ont pas tout à fait la même vue des intérêts de la maisonnée frappée du sceau du lion.


D'un côté Thierry Peugeot, le président du conseil, qui s’oppose à l’entrée des Chinois Dongfeng et de l’Etat au capital. De l'autre Robert Peugeot, son cousin qui dirige la FFP, la holding qui gère la participation familiale dans PSA, et qui est prêt à voir la part de la famille diluée. Un conflit qu'il va falloir trancher et c'est pour ce faire que le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën se réunira ce dimanche.

Officiellement c'est pour passer aux cribles les diverses options envisagées autour de l’entrée au capital du chinois Dongfeng et de l’État français, qui doivent apporter au constructeur automobile les fonds nécessaires à son redressement. Les débats s'ouvriront en fin d’après-midi et devraient s’achever dans la soirée, pour étudier les modalités de cette augmentation de capital attendue d’environ 3,5 milliards d’euros.


Jusque là, il semblait que l'on privilégiait l'option qui verrait le constructeur chinois et l’État apporter chacun 1 milliard d’euros. PSA placerait le reste auprès du public sans participation de la famille Peugeot, actionnaire historique qui détient actuellement 38% des droits de vote. Le fin d'une dynastie. Mais celle-ci n'est pas résignée. Un nouveau scénario s'est fait jour dans lequel la famille, l’État et Dongfeng se retrouveraient au même niveau, le reste de l’augmentation de capital étant ouvert au public.

Chaque investisseur mettrait sur la table 500 millions d'euros. La famille, l’État et Dongfeng se retrouveraient alors à égalité avec chacun une participation de 12% à 15% du capital. Ceci dit, ces deux politiques auront le même détail à finaliser : la part réservée au public.


La seule nouvelle de la réunion de dimanche, révélée par l’agence Bloomberg, a fait décoller le cours de l’action à la Bourse de Paris où elle a terminé à 11,48 euros (+2,27%). Pendant ce temps, les tractations se poursuivent entre les différents acteurs, mais chacun sait qu'il bientôt être temps de conclure. Les échéances approchent : PSA espère pouvoir annoncer les grandes lignes d’un accord avec Dongfeng et l’Etat lors de la présentation de ses résultats annuels le 19 février. Et le groupe souhaite avoir bouclé le montage avant une visite du président chinois, attendu à Paris au printemps.


Côté direction, la date de prise de fonction de M. Tavares n’a pas été officialisée mais devrait intervenir courant 2014. Et ce dernier « se garde bien de prendre position », selon une source proche du dossier.