Un déséquilibre entre les intentions affichées et la conjoncture sur le terrain qu'a tenu à affirmer les professionnels des auto-écoles. Fatigués d'être pointés du doigt au sujet du mauvais fonctionnement du passage d'un permis aux coûts trop élevés, ils se sont réunis sous la bannière de l'Union de la profession de l'enseignement de la conduite et de la sécurité routière pour faire entendre leur point de vue. Ceci au moment même où se finalise le rapport sur le permis, commandé en septembre 2013 par Manuel Valls, et remis à son successeur place Beauvau, Bernard Cazeneuve.
Une démarche à valeur d'avertissement pour un gouvernement qui pourrait bien se retrouver en juin face à une contestation de grande ampleur du milieu. Car les réformes suggérées aggraveront les dysfonctionnements déjà constatés au cours du parcours dont doit s'acquitter le prétendant au carton rose. Des impairs symbolisés par la problématique des délais et des places d'examen. Car le fait est là : actuellement, le délai moyen pour repasser son permis B après un échec s'élève à près de quatre mois, soit entre 80 et 160 jours. Ce qui est plus du double du délai d'un mois et demi affiché par les autres pays d'Europe.
La raison ? La rareté et la mauvaise gestion des inspecteurs. Au nombre de 1 289, ces inspecteurs ne seraient en fait que 923 à faire passer des examens, selon les chiffres de la DSCR (Délégation à la sécurité et à la circulation routières). Et encore : seulement 43 % du temps des inspecteurs serait consacré aux examens «voiture», le reste étant grignoté par des missions administratives ou de contrôle. Enfin leur répartition territoriale inégale met certains départements dans une situation de pénurie dommageable.
La réforme du permis de conduire n'est donc pas qu'une question de contenu. Elle révèle des failles inquiétantes du contenant. Le système semble exsangue à tel point que les enseignants de la conduite n'envisagent pas seulement de protester en juin sur tout le territoire. Ils évoquent aussi la perspective d'une action judiciaire contre l'État.














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