Pour Louis Renault, il ne faisait aucun doute que la compétition stimulait les ventes. Dès la fondation de la société, il s’engagea ainsi en course avec son frère Marcel et enleva de nombreux succès dans les courses disputées alors de ville à ville. Marcel Renault, vainqueur du Paris-Vienne en 1902, trouva la mort l’année suivante lors du Paris-Madrid et Louis, profondément choqué, décida d’abandonner la compétition. La page s’est refermée définitivement en 1906 après la victoire d’une 90 CV Renault au tout premier Grand Prix de l’histoire de l’automobile disputé près du Mans.

Renault De la rue Lepic à Nissan

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’engouement, puis le succès des pilotes amateurs au volant des 4 CV, incita la Régie à créer un service compétition en 1951. Placé sous la direction de François Landon, il enregistra de nombreux succès de catégorie dans des épreuves aussi prestigieuses que les Mille Miles, le Marathon de la route Liège-Rome-Liège ou encore le Rallye Monte-Carlo avec des 4 CV très spéciales, les "1063". L’avènement de la Dauphine amena également une moisson de succès (dont quatre au Tour de Corse), l’établissement d’accords avec Amédée Gordini et enfin le lancement d’une série limitée de sportives, la "1093".

Renault De la rue Lepic à Nissan

C’est avec la commercialisation de la R8 Gordini en 1964 que la politique sportive de la régie prit corps. Vue d’abord en rallyes, la "Gord" donna naissance en 1966 à la fameuse Coupe Gordini qui a révélé une incroyable quantité de jeunes talents (Jabouille, Thérier, Cudini, Jarier, etc…). La Coupe R12 Gordini prit le relais en 1971 sans connaître jamais la même popularité, puis ce fut la Coupe R5 à partir de 1975. Les Coupes Clio, Mégane, Spider Trophée, etc. ont suivi et si elles constituent toujours un spectacle de qualité, elles ont perdu depuis longtemps leur caractère promotionnel.

Enfin, la création de la Formule France, devenue Formule Renault en 1971, a fourni elle aussi un énorme contingent de jeunes talents (Arnoux, Pironi, Prost, Tambay, etc.) avant de perdre son rôle promotionnel à la fin des années 80.