Manuel Valls, comme son illustre prédécesseur devenu président, a souhaité faire de la sécurité routière et la baisse du nombre de tués un de ses chantiers majeurs. L'objectif ambitieux de passer sous les 2000 morts par an a été avancé et tout sera fait pour y parvenir, histoire d'avoir un bilan positif sur lequel s'appuyer lorsque viendront les échéances électorales. Peu importe que ce sujet particulier ne soit plus depuis longtemps une cause de mortalité majeure dans le pays ou que les attentes de la population concernant les prérogatives des ministères de l'Intérieur et de la Justice se trouvent ailleurs, on a décidé qu'il fallait lutter farouchement et sans tolérance aucune contre la « vitesse excessive ».


C'est ce qui ressort des analyses d'experts du Conseil National de la Sécurité Routière qui ont estimé que la limitation supplémentaire des vitesses était une piste prioritaire, comme le rapporte Le Figaro.fr. Selon eux, une baisse de 1km/h sur les routes représente 4% de morts en moins. Même le groupe de travail alcool-stupéfiants a affirmé que « la vitesse est un facteur déclenchant et aggravant dans tous les accidents de la route » … Il est évidemment plus facile de lutter contre les excès de vitesse que la prolifération et la consommation de stupéfiants !


Cependant, les experts ont admis que le message autour d'une nouvelle baisse de la vitesse pouvait être contesté dans la population (les autoroutes limitées sans raison à 90 km/h puis truffées de radars ne sont pas de nature à déclencher un soutien à ce genre de mesures) et ont évoqué la piste des systèmes électroniques de type Lavia permettant aux véhicules de se caler automatiquement via un positionnement GPS sur la vitesse limite de la route empruntée. Mais un tel système rendrait obsolètes les milliers de radars installés sur nos routes, il n'est donc pas certain que cette voie soit étudiée plus avant.


Le CNSR s'accordera sur ses préconisations définitives au mois de juin avant de les soumettre aux politiques.