Stéphane Peterhansel, plusieurs fois champion de France et champion du Monde d’enduro, vainqueur du Paris-Dakar, est définitivement LE pilote pluridisciplinaire par excellence. Motos, autos, il maîtrise tout ce qui roule. Confidences.

Caradisiac : Quelle est la voiture de tes rêves ?

Stéphane Peterhansel : La Ferrari F50.

Caradisiac : Avec quoi roules-tu actuellement ?

Stéphane Peterhansel : En fait, tout dépend du type de route que j’ai à parcourir. Lorsque je suis avec mes enfants, je roule avec un 4x4 Nissan GR. Pour me défouler et attaquer, j’ai une Mitsubishi EvolutionVI. Et lorsque j’ai beaucoup de route à faire, je prends une Mercedes Diesel. Ah si, j’ai aussi une Méga décapotable cabriolet spéciale bord de plage.

Caradisiac : Quels sont tes critères dans le choix d’une voiture ?

Stéphane Peterhansel : "Le Dakar en   voiture, c’est un peu le Club Med"

Stéphane Peterhansel : En fait le problème, c’est qu’il n’y a pas de voiture idéale. Tout dépend de ce dont on a besoin au départ. Si on parcourt beaucoup de kilomètres, il faut une grande routière, silencieuse et confortable. Par contre, elle ne sera pas assez sportive pour attaquer sur les petits chemins. En réalité, il en faudrait une qui soit à la fois sportive, silencieuse et confortable. J’oubliais : il faut qu’elle soit belle à regarder.

Caradisiac : Es-tu plus sensible aux performances ou à l’esthétisme ?

Stéphane Peterhansel : Tout d’abord les performances. Regarde la Mitsu, elle n’est pas très belle, mais quelles performances !

Caradisiac : Qu’attends-tu en priorité d’une voiture ?

Stéphane Peterhansel : Il faut qu’elle ait une fiabilité absolue, histoire d’aller d’un point à un autre sans problème, et surtout sans avoir à mettre les mains dans le moteur.

Caradisiac : Pourquoi, tu n’es pas le roi de la mécanique ?

Stéphane Peterhansel : Non, ça ne m’intéresse pas du tout. Même sur mes motos, ce n’est pas moi qui fais la mécanique. Je n’aime vraiment pas ça.

Caradisiac : Le jour ou tu as passé ton permis de conduire ?

Stéphane Peterhansel : Le permis voiture, honnêtement, je ne m’en souviens pas. Quant au permis moto, tu sais, il y a un slalom à faire avec un temps donné. J’ai passé l’épreuve sans aucun problème. L’année suivante, alors que je feuilletais une revue moto, j’ai découvert que je détenais le record de ce slalom.

Stéphane Peterhansel : "Le Dakar en   voiture, c’est un peu le Club Med"

Caradisiac : Quelles sont les similitudes et les différences entre moto et auto en rallye-raid ?

Stéphane Peterhansel : C’est dur de trouver des similitudes, car ce ne sont forcément pas les mêmes trajectoires, ni le même style de pilotage. Par contre, rouler en moto apporte beaucoup au niveau de la connaissance de la difficulté et de la lecture du terrain. Rouler sept à huit heures par jour, que ce soit en moto ou en voiture, demande énormément de concentration. Il faut être un vrai sportif pour faire le Dakar à moto, alors qu’en voiture, c’est un peu plus le Club Med !

Caradisiac : Le plus dur est-il de passer du guidon au volant ou du volant au guidon ?

Stéphane Peterhansel : Sur le Dakar, je n’ai jamais connu un pilote auto qui veuille faire le rallye à moto. Par contre, le contraire se passe très bien. Incontestablement, le plus dur est de passer du volant au guidon.

Caradisiac : As-tu une préférence maintenant que tu as touché aux deux disciplines ?

Stéphane Peterhansel : Cela correspond à deux époques. Je crois qu’à moto, j’ai fait le tour de tout ce que je pouvais vivre : les victoires, les défaites, les grands moments de bonheur mais aussi de peine. Et puis, je crois qu’à la fin, j’en avais un peu marre de la solitude du motard. Maintenant, au volant de ma voiture, je vis des expériences complètement différentes : j’aime beaucoup partager avec mon copilote, je m’amuse bien et je découvre plein de choses nouvelles.

Stéphane Peterhansel : "Le Dakar en   voiture, c’est un peu le Club Med"

Caradisiac : Sable, bitume, neige, terre… sur quelle surface te sens-tu le plus à l’aise ?

Stéphane Peterhansel : J’adore la glisse, donc en premier, je mettrais la glace et la terre, puis le sable et le bitume.

Caradisiac : Petit, rêvais-tu de moto ou de voiture ?

Stéphane Peterhansel : De moto. Pourtant, mon père était pilote auto mais je crois que j’étais trop jeune à cette époque-là. Vers 18-20 ans, j’étais quand même passionné par les sports mécaniques et donc forcément par les voitures.

Caradisiac : Et maintenant, as-tu un rêve en voiture ?

Stéphane Peterhansel : J’en ai même plusieurs. Je voudrais participer à la fabuleuse montée de Pikes Peak, aux Etats-Unis. J’aimerais aussi disputer des manches du Championnat du monde des rallyes, comme le Rallye de Finlande.

Caradisiac : Et à moto ?

Stéphane Peterhansel : La montée de Pikes Peak me plairait aussi beaucoup à moto ainsi que les Dirt Track. Cela se passe aussi aux Etats-Unis ; c’est une course qui se déroule sur un anneau en cendres d’un mile. Ca doit être top.

Caradisiac : As-tu tous tes points sur ton permis ?

Stéphane Peterhansel : Eh bien là, je ne peux pas répondre. Car quelques fois, je reçois une feuille qui m’informe que je suis susceptible d’avoir tant de points en moins, mais jamais, je ne reçois de relevé précis de ce décompte. Quand on est « susceptible », ce n’est pas sûr, non ? Alors, je ne sais pas. Leur méthode n’est pas claire.

Caradisiac : Comment pourrais-tu te définir comme pilote ?

Stéphane Peterhansel : "Le Dakar en   voiture, c’est un peu le Club Med"

Stéphane Peterhansel : Je crois que je suis un pilote touche-à-tout. Je suis pluri-disciplinaire. En fait, lorsque je faisais de la moto, j’ai pratiquement roulé dans toutes les catégories : motocross, supercross, supermotard, enduro, rallye-raid… En voiture, j’ai gagné deux manches du Trophée Andros, j’ai fait 2ème au Dakar, j’ai remporté un rallye sur asphalte et une manche de Championnat de France. J’ai la chance d’avoir une grande facilité d’adaptation avec tout ce qui roule.

Le palmarès de Stéphane Peterhansel

- six fois vainqueur du Rallye Paris-Dakar à moto en 1991, 1992, 1993, 1995, 1997, 1998

- deux fois Champion du monde d’enduro en 1997 et 2001

- onze fois Champion de France

- 2ème au volant de sa Méga sur le PARIS-DAKAR 2000

- vainqueur des 24 Heures de Chamonix sur glace en 1998

Pour plus d’informations, ou pour le suivre tout au long de l’année, vous pouvez le retrouver sur son site internet : http://www.stephanepeterhansel.com/

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