« Rouler à 250 km/h, gravir l’Everest ou simplement traverser l’Europe », voici de quoi est capable le nouveau Range, nous indique fièrement Land Rover. Nous nous sommes rendus au Maroc, où le premier prototype de Range, appelé Velar, fit ses premiers tests extrêmes dans les années 70, pour vérifier si ce slogan n’est pas usurpé.

Essai - Land Rover Range Rover 4 : god save the Range

Le « New Range » reçoit pour la première fois de son histoire un V6 diesel. Il s’agit du TDV6 de Ford/PSA retravaillé par Land Rover et Jaguar. Avec 258 ch sous le capot, le 4x4 profite surtout du couple extraordinaire de 600 Nm, disponible instantanément (83 % immédiatement). Ce nouveau moteur offre des performances équivalentes à celles du précédent moteur SDV8 4.4, comme en attestent ses performances exceptionnelles : 0 à 100 km/h en 7,9 s et V-max bridée à 250 km/h. Le V6 diesel aussi onctueux à l’oreille qu’un bloc essence doit également sa grande promptitude à la suralimentation parallèle, autrement dit, deux turbos qui se secondent en fonction du régime et de la demande à l’accélérateur. Ce « petit » V6 nous a surpris par sa grande vitalité. A tel point qu’il suffirait amplement par ses prestations à ceux qui ne voudraient pas écoper d’un super-malus (puisqu’il atteint 196 g de CO2 : 2 300 € de malus). A ses côtés, le très plébiscité V8 diesel est reconduit, mais cette fois-ci sous l’appellation SDV8. Il s’agit du V6 PSA abordé précédemment, auquel Land Rover avec l’aide de Jaguar (ou plutôt l’’inverse) a adjoint deux cylindres supplémentaires. Sa puissance grimpe à 339 ch, soit 9% en plus qu'avant et 700 Nm de couple. Un gage de reprises velues. Pour couronner l’offre, Land Rover propose une version Supercharged de son LRV8 qui atteint 510 ch. Un extra-terrestre qui écope du super-malus pour de super sensations.

Essai - Land Rover Range Rover 4 : god save the Range

Acheter un range : c’est s’assurer de pouvoir s’affranchir de tous les obstacles que dame nature peut mettre sur votre chemin, le tout dans un confort de ministre. Pour le confort, on a vu précédemment que le britannique est au niveau. Et pour le offroad, Land Rover n’a rien laissé au hasard. C’est même un devoir pour le constructeur de prouver que son 4x4 est un franchisseur, un vrai. Nous avons pu tester ce dernier dans toutes les conditions, absolument toutes. Des plages d’Essaouira aux montagnes de l’Atlas en passant par le lit rocailleux de l’oued, le 4x4 passe partout sans (trop de) difficultés. Si 95 % de la clientèle ne posera jamais une jante de 22 pouces dans la boue, le sable ou les rochers, ils savent en tout cas que le Range en est capable. Partant de ce constat, et de la faible notion de pilotage offroad de sa clientèle, Land Rover a équipé son modèle d’un Terrain Response entièrement automatique. Il s’agit d’un système qui configure la hauteur, la motricité et les différents blocages de différentiel du véhicule en fonction des besoins. Le conducteur n’a strictement plus rien à faire, la Range se charge de tout. Mais si l’envie de gadoue vous fait violence, ce dernier dispose de 5 modes réglages (sable, neige, rochers, etc.) et c’est alors vous le boss.

La suspension pneumatique gagne également en hauteur. Elle offre un débattement de 260 mm à l'avant et 310 mm à l’arrière c’est beaucoup, beaucoup mieux que la concurrence (moins de 200 mm généralement). Pour affronter les franchissements extrêmes, cette dernière grimpe de 75 mm supplémentaires, inconcevable pour le commun des automobilistes, mais diablement efficace lors de notre test dans les dunes du Sahara. Certainement le plus doué des 4x4 actuels, il franchit des gués de 90 cm de profondeur. Qu’importe le revêtement, le Range trouve toujours le programme approprié pour passer.

Essai - Land Rover Range Rover 4 : god save the Range

Sur l’asphalte, l’allégement global profite également au comportement. Premier constat : la direction offre des réactions plus vives et une lecture de route plus fidèle qu’auparavant. Les suspensions adaptatives se chargent de maîtriser le roulis, et d’offrir au mastodonte de virer à plat. Qu’importe l’appui le mastodonte conserve une assiette aussi plate que l’horizon. Bluffant, malgré ses 2 tonnes. Le freinage est assuré par des étriers Brembo à six pistons chargés de pincer des disques copieusement dimensionnés (380 mm à l'avant et de 365 mm à l'arrière). Mais gare à l’excès de confiance, le gabarit imposant réclame un minimum d’anticipation au freinage. Quant au confort, c’est la cerise sur le gâteau. Le britannique berce ses passagers et absorbe toutes les aspérités, même chaussé de jantes 20 pouces. Il devient alors impossible de distinguer le revêtement sur lequel le britannique évolue. Et que dire de l’acoustique aussi soignée qu’un studio d’enregistrement. Le Range est une Rolls à 4 roues motrices.