Proposer un V8 essence à compresseur de 510 ch assorti d’un malus de 6 000 € de nos jours est une hérésie, surtout sous le capot d’un 4x4 de 2 tonnes. Seule une poignée de constructeurs de standing sont en mesure de le proposer. Parmi les plus diffusés Porsche avec le Cayenne, BMW avec sa gamme X et Mercedes avec les ML et GL. Hormis ce conglomérat allemand, les alternatives restent limitées. Mais il reste un modèle intemporel, un 4x4 de luxe qui comme le Big Mac ou le Coca a souvent été imité mais jamais égalé : le Range Rover.


Cette 4ème génération a été totalement repensée par la firme de Gaydon. Sans vraiment toucher au gabarit (4,99 m) et su style, c’est davantage sur la masse que les experts anglais ont concentré leurs efforts. Ainsi, l’apport massif d’aluminium a permis de gagner près de 400 kg sur la structure. Une prouesse technique sur une architecture monocoque qui fait du Range le premier SUV au monde tout en aluminium.


Essai - Land Rover Range Rover V8 Supercharged : Faste and Furious

À l’époque du start & stop et du tout écolo, apprendre les bonnes manières à un 4×4 de luxe pachydermique qui carbure au V8, ne se fait pas en un claquement de doigts. Pourtant les ingénieurs britanniques sont parvenus à maîtriser l’appétit et les rejets du V8 respectivement de 9% et 7%. Sur le papier le bilan est flatteur mais dans la réalité le Range Supercharged avale goulument ses 20 l/100 km et émet 322 g de CO2/km.

Ce moteur essence vient coiffer la gamme. D’origine Jaguar le V8 adopte un système d’injection haute pression, une gestion moteur Bosch, le calage variable des soupapes VCT et une suralimentation Twin Vortex TVS. La puissance atteint 510 ch. Mieux encore, les performances progressent également avec un 0 à 100 km/h effacé en 5,4 s, soit un gain de 0,8 s par rapport à l’ancienne génération. A titre de comparaison, c’est mieux qu’un Porsche Cayenne GTS (5,7 s) qu’un BMW X5 xDrive 5.0i (5,5 s) et qu’un Mercedes GL500 (6,5 s).


Véritable machine de guerre, ce moteur rugit avec pondération. Il ne faut pas oublier quelle clientèle on traite. Aussi souple qu’un THP à bas régime, le V8 crache volontiers son couple musclé (625 Nm) aux 4 roues via l’excellentissime boite auto ZF à huit rapports. Cette dernière gère les passages de vitesses sans défaillance, avec un mode sport et un mode manuel commandé par les palettes au volant. Les ressources inépuisables de cette mécanique mettent à mal les lois de la physique, propulsant ainsi sans le moindre essoufflement les 2 330 kg de cette « armoire normande » à 230 km/h (vitesse bridée).


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Pire encore, c’est son comportement qui surprend. La direction offre des réactions vives et une lecture de route encore plus fidèle qu’auparavant alors que les suspensions adaptatives elle compense les mouvements de caisse avec une grande aisance. Bluffant ! On a l’impression d’être au volant d’une voiture de sport. Mais gare à l’excès de confiance, le bestiau de 5 mètres réclame une vigilance de tous les instants et une grosse anticipation au freinage. Cette tâche est d’ailleurs confiée à Brembo à six pistons. A cela s'ajoutent, bien entendu, des capacités de franchissement hors-piste sans commune mesure avec le gratin des SUV de luxe. Le Range Rover peut en effet passer un gué profond de 90 cm grâce à un débattement de suspensions le plus important du marché. Inconcevable pour le commun des automobilistes. En cas de difficulté le système Terrain Response s’occupe de tout. Ce système configure la hauteur, la motricité et les différents blocages de différentiel du véhicule en fonction des besoins. Le conducteur n’a strictement plus rien à faire, la Range se charge de tout. Mais si l’envie de gadoue se fait trop pressante, ce dernier dispose de 5 modes de réglages (sable, neige, rochers, etc .) et c’est alors vous le boss.


Même topo sur les flancs de l’Atlas. Le 4×4 mouline, motrice et se sort des guets-apens pierreux avec une agilité de ballerine. Sur l’asphalte, l’allègement global profite naturellement au comportement. La direction offre des réactions plus vives et une lecture de route plus fidèle qu’auparavant, alors que les suspensions adaptatives compensent le roulis permettant au mastodonte de virer à plat. Bluffant ! Mais gare à l’excès de confiance, le bestiau fait 5 mètres et 2 tonnes, et réclame un minimum d’anticipation au freinage. Quant au confort, c’est la cerise sur le gâteau. Le nouveau Range berce ses passagers comme une Rolls. Impossible de de distinguer le revêtement sur lequel il évolue. Un tapis volant, aussi bien insonorisé qu’un studio de la Motown.

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La motorisation V8 Supercharged s’accompagne du niveau de finition Autobiography. Autrement dit le plus huppé de la gamme puisqu’il débute à 128 100 €. Il comprend une dotation digne des plus grands palaces de la planète avec cuir intégral, jantes 21″ 5 branches, air conditionné automatique, sièges chauffants/rafraîchissants/massants, tableau de bord avec écran virtuel, navigation Premium avec disque dur, système audio Meridian – 17 HP – Subwoofer – 825 Watts – Prise auxiliaire pour lecteur MP3, pare-brise feuilleté, chauffant et accoustique, caméra de recul, détecteurs d’obstacles avant et arrière, alarme périmétrique, phares Xénon, allumage automatique des phares, détecteur de pluie, télévision hybrid, etc. Cette liste n’est pas exhaustive au regard des équipements disponibles sur cette version. Ici le Range justifie pleinement ses tarifs élitistes.

Essai - Land Rover Range Rover V8 Supercharged : Faste and Furious
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