L’on ne se faisait guère d’illusions (il faut bien l’avouer), et les premiers kilomètres sur bitume l’ont confirmé : le Renegade 140 ch n’est pas un foudre de guerre. Si les accélérations sont douces et les relances correctes, ce n’est pas ici qu’il faudra rechercher de grandes sensations de conduite. D’autant que le bloc s’avère un peu paresseux aux plus bas régimes. Une Mini Countryman, par exemple, se montre plus amusante à mener. Cela posé, le comportement routier du Renegade (1,5 tonne à vide) s’avère équilibré : l’on pouvait craindre des suspensions mollassonnes et une direction imprécise, et l’on se retrouve au volant une voiture plutôt agile et qui ne se « vautre » pas dans les enchaînements sinueux. En ce sens, la latinisation de Jeep s’avère des plus bénéfiques : Americano, ma non troppo, disions-nous plus haut… C’est d’ailleurs de bon augure pour la Fiat 500 X. La boîte manuelle à six rapports est bien guidée, les freins offrent un bon mordant, l’amortissement s’avère confortable, et l’insonorisation n’appelle guère de critiques à vitesse stabilisée. Aux allures légales sur l’autoroute, le moteur se fait oublier et l’on perçoit simplement quelques bruits aérodynamiques au niveau des rétroviseurs. Par contre, au ralenti et dans les phases d’accélération, aucun doute n’est permis quant à la nature gazolesque du bloc 2 litres. Sur ces points, les blocs essence 140 et 170 ch offriront sans doute un agrément d’usage supérieur.


Essai vidéo - Jeep Renegade: Americano, ma non troppo

Le Renegade cultive sa différence avec la concurrence en se présentant comme un véritable tout-terrain. Il peut se voir doté à cet effet d’une transmission intégrale appelée Active drive, permettant aussi bien une déconnexion de l’essieu arrière - au bénéfice de la consommation - qu’un blocage du couple à égalité pour chaque essieu. Le système dispose de quatre modes de fonctionnement (automatique, sable, boue et neige) que l’on sélectionne au moyen d’une mollette implantée au bas de la console centrale. La version Trailhawk, la plus typée 4x4, dispose en outre d’un mode « rock », d’un réducteur couplé à un dispositif de contrôle de la vitesse en descente, de plaques de protection et de boucliers spécifiques. Ceux-ci permettent un angle d’approche de 30°, un angle ventral de 25% d’un angle de fuite de 34°, tandis que la garde au sol passe de 21 à 22 cm. Déjà à son aise sur terrain difficile, ainsi que nous l’avons pu constater dans notre version Limited d’essai, l’auto fait alors preuve d’une réelle aisance dans les ornières. Une « vraie » Jeep, donc !