Dans le conflit qui s'exacerbe entre les professionnels des véhicules de tourisme avec chauffeur et les taxis, le premier ministre est monté au créneau. Au lendemain d'une décision du Conseil d'Etat qui a suspendu son décret rendant obligatoire un délai d'attente de quinze minutes pour toute réservation, il a décidé d'agir en dégainant l'idée d'une « mission » sur le sujet. Après avoir agi, on décide donc de réfléchir...


Jean Marc Ayrault a donné le change sur ce sujet brûlant en évitant de passer un mauvais quart d'heure face aux journalistes dans cette histoire de quinze minutes devenue le quart temps du match entre les taxis et les VTC. Le politique a pris acte de la suspension de son décret par le Conseil d'Etat, qui a jugé qu'il portait "une atteinte grave et immédiate aux intérêts économiques" des sociétés de VTC. Et en réponse, il a annoncé qu'une "mission confiée à une personnalité" va être mise en place pour remettre à plat ces questions de taxis/VTC.


Se souvenant des troubles sur la voie publique relevés lors de la dernière manifestation des taxis, le premier ministre s'est voulu rassurant pour les plus revendicatifs : « Les taxis ne refusent par cette concurrence seulement il ne faut pas qu’elle soit déloyale. C’est le sens des décisions que le gouvernement avait prises mais qui ont été remises en cause par le Conseil d’Etat » a-t-il commenté. Alors, juridiquement tort mais moralement raison ?


On ne sait, mais il est temps de passer à une autre étape. « Nous allons reprendre ce travail. Il faut à la fois améliorer le service rendu aux usagers et en même temps faire en sorte que la profession de taxi, qui nécessite un investissement - ça coûte 200.000 euros pratiquement à un taxi pour s’installer, il ne faut pas qu’il y ait de disparité à ce niveau. » Certes, mais l'Europe veille aussi et regarde d'un mauvais œil toute suspicion de professions réglementant leur activité de telle sorte qu'elles deviennent des chasses gardées.

 

« Pour réussir à trouver la solution, nous allons reprendre le travail avec une nouvelle mission confiée à une personnalité. Pour à la fois ne pas pénaliser une profession et améliorer la qualité du service rendu. » On en saura pas plus. Mais au moins, il va y avoir des emplois de créer pour certains.