Lors du sommet de Turin du 29 janvier 2001, les États français et italien ont décidé de créer une autoroute ferroviaire expérimentale de 175 kilomètres à travers les Alpes. L'autoroute ferroviaire alpine (AFA) est un service de transport de camions sur wagons spéciaux circulant entre la France et l'Italie par le tunnel ferroviaire du Fréjus. Ce service est exploité depuis le 4 novembre 2003 par une société de droit privé, Autostrada ferroviaria alpina, filiale commune de la SNCF et de Trenitalia. Durant sa période expérimentale, l'autoroute ferroviaire alpine est subventionnée avec l'accord de l'Union européenne par les États français et italien. Le sommet franco-italien de Lucques du 24 novembre 2006 a confirmé l'engagement des deux États en faveur de la poursuite de l'expérimentation de l'autoroute ferroviaire alpine.

L'expérimentation entre Bourgneuf-Aiton, non loin de Chambéry et Orbassano, près de Turin, a permis de tester la fiabilité technique du wagon surbaissé Modalohr. Cette expérimentation a aussi été l'occasion d'évaluer les potentialités commerciales des autoroutes ferroviaires, avant même l'achèvement des travaux de mise au gabarit haut sur la ligne Dijon-Modane et en particulier ceux du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis. Il permettront d'accueillir, à la fin de l'année 2008, les remorques routières de 4,03 m de haut alors que le service est aujourd'hui limité aux remorques citernes ou de gabarit réduit.

Le nombre de poids lourds transportés est en croissance continue. Plus de 45 000 camions ont utilisé ce service depuis le début de l'expérimentation, dont près de 20 000 sur la seule année 2006. La part du transport non-accompagné est devenue prépondérante et représente ainsi 75% des trafics du mois de janvier 2007. De plus, les poids lourds de 44 tonnes peuvent accéder à la plate-forme d'Aiton (Savoie), au lieu de 40 tonnes sur les routes françaises. Cette nouvelle possibilité a permis de fidéliser les clients et de capter de nouveaux trafics. Elle représente 30% des passages.

La convention pour la prolongation de l'expérimentation est en cours de signature par les partenaires. Elle précisera des engagements nouveaux de l'opérateur sur la qualité du service et le niveau de trafic avec un objectif d'au moins 20 000 remorques par an. L'État français apportera 5,9 M€ à son financement en 2007. A partir de fin 2008, un service pérenne et plus fréquent sera mis en place après appel à projets afin de maintenir la pertinence commerciale de l'autoroute ferroviaire alpine et proposer aux transporteurs routiers une réelle alternative à la route dans les Alpes. Devant le succès rencontré par ce service, l'extension de l'autoroute ferroviaire alpine est à l'étude vers l'agglomération lyonnaise et le nord de l'Europe. Elle pourra également être mise en réseau avec l'autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg.

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Source : ministère des Transports