C'est l'association 40 millions d'automobilistes qui a souhaité faire entendre son point de vue et ses craintes après la publication au Journal Officiel de la nomenclature des véhicules susceptibles d'être interdit d'accès aux fameuses ZAPA (Zones d'Action Prioritaires pour l'Air) qui seront bientôt testées par 8 communes en France (Bordeaux, Clermont Communauté, Grand Lyon, Grenoble-Alpes Metropole, Nice Côte d’Azur, Paris, Pays d'Aix, Plaine Commune).


Cette classification constituée de 5 groupes établit une hiérarchie des véhicules en fonction de leur niveau de pollution et du type de moteur, elle servira de base aux agglomérations testant les ZAPA pour définir quelles autos seront interdites d'accès. Selon leur choix, 40 millions d'automobilistes explique que dans le meilleur des cas (toutes les autos particulières immatriculées avant le 1er janvier 1997), 3 millions de voitures (en France) pourraient se retrouver bloquées à l'extérieur de ces zones.


Mais si les collectivités le souhaitent, elles pourront aussi être beaucoup plus sévères et étendre l'interdiction à tous les véhicules aux normes Euro IV et antérieures, ce qui représente rien moins que 17 millions de véhicules en France !


Bref, propriétaires de vieilles autos (par choix ou faute de ne pouvoir faire autrement), il se pourrait bien que les agglomérations sous ZAPA ne soient plus accessibles. L'association relève également un vide dans les textes concernant par exemple le cas d'une personne se rendant aux urgences d'un hôpital situé dans une ZAPA qui ne pourrait pas échapper à l'amende de 68 euros ! Autre point mis en avant par l'association qui tente de comprendre pourquoi cette classification pénalise plus fortement les moteurs diesel que les moteurs essence (ce qui est logique d'un point de vue pollution) alors que les politiques nationales ont favorisé l'achat et le développement de véhicules diesel depuis plusieurs dizaines d'années et que le parc automobile national est composé à 60% de véhicules diesel ?


Louis Derboulle, président de l'association :

« Nous recevons de nombreux témoignages d’automobilistes inquiets de ne plus pouvoir aller travailler avec leur véhicule. Le dispositif juridique qui vient d’être adopté, parce qu’il ouvre la porte aux dérives écologiques les plus extrêmes, va incontestablement provoquer un rejet massif d’une grande partie de la population. Afin de ne pas en arriver là,   il est du devoir du nouveau Président de la République de se saisir rapidement de ce dossier qui touche au plus près au mode de vie des Français »