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Autolib’ : du plomb dans les pneus ?

Entre la politique clairement anti-voitures mené par la Mairie de Paris, le concurrence des VTC et une situation financière déficitaire qui devra être supportée en grande partie par les contribuables, le service d’autopartage Autolib’ apparaît bien fragilisé. Pour ne rien arranger, la région Ile-de-France cherche maintenant  à développer des services de covoiturage en grande couronne.

Malgré ses 147 000 abonnés, Autolib' est dans une situation financière inquiétante.
Malgré ses 147 000 abonnés, Autolib' est dans une situation financière inquiétante.

Lancé en grandes pompes en 2011, le service Autolib’ semblait réunir tous les ingrédients du succès avec ses motorisations électriques qui préservent les poumons et un système d’autopartage qui, sur le papier, correspondait parfaitement à l’air - vert - du temps. Avec 5,2 millions de locations effectuées l’an dernier pour près de 51 millions de kilomètres parcourus, Autolib’ a certes trouvé son public - on dénombrait 147 000 abonnés à la fin août – mais s’apparente à un véritable désastre financier.

En janvier dernier, on apprenait que le groupe Bolloré, en charge du service jusqu’en 2023, prévoyait pour celui-ci un déficit de 179 millions d’euros, dont il ne supporterait que 60 millions en tant que délégataire. En d’autres termes, 119 resteraient à la charge du contribuable, suscitant le mécontentement d’élus de tous bords, inquiets de la façon dont le déficit serait résorbé. Une forte hausse des prix étant à craindre, de nombreux maires de l’agglomération parisienne qui s’apprêtaient à installer des bornes dans leurs communes ont décidé de geler le projet, voire de l’annuler purement et simplement.

Pour calmer le jeu, le syndicat Autolib’ Métropole, qui regroupe la centaine de collectivités accueillant le service d’autopartage, annonçait officiellement fin janvier le lancement d’un audit des comptes d’Autolib’ : « Cet examen financier rigoureux, confié à un cabinet indépendant, permettra de confirmer ou d’infirmer ces chiffres prévisionnels. Il s’accompagnera de préconisations en vue d’un retour à l’équilibre d’ici 2023, aux fins de préserver ce service public pionnier et unique au monde par son ampleur, auxquels les usagers sont très attachés. Les conclusions de ce rapport sont attendues d’ici début mars. » Bref, on allait voir ce qu’on allait voir. Et devinez quoi ? On n’a rien vu et, selon toute vraisemblance, on ne verra rien du fameux rapport. A force d’insistance auprès d’Autolib’ Metropole, Caradisiac a obtenu hier 5 septembre, soit six mois après que les conclusions dudit audit ont été rendues, la réponse suivante : « En raison des négociations en cours avec la société Autolib’, le Syndicat ne peut pas à ce jour rendre public cet audit. » Allez hop, circulez !

Dans ces conditions, il était inutile d’annoncer officiellement le lancement de celui-ci. Un manque de transparence d’autant plus regrettable qu’il est question de l’argent du contribuable, et qui laisse à penser que les conclusions du rapport sont encore plus inquiétantes que ce qui a été annoncé jusqu’ici.

Egalement sollicitée par Caradisiac, la mairie de Paris observe pour le moment un rigoureux silence radio. Il faut aussi dire que du côté de l’Hôtel de ville, où l’on a fait de la guerre contre l’automobile une priorité, on ne facilite pas les choses à Autolib’ après avoir tant œuvré pour son lancement. En effet, quel intérêt les usagers auraient-ils à louer une voiture électrique dans Paris si c’est pour se retrouver dans des embouteillages qui ne vont faire que croître dans les semaines et moi qui viennent?

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Enfin, Autolib’ ne trouvera guère de relais de développement du côté de la région Ile-de-France, dont la Présidente Valérie Pécresse déclarait récemment sur France Inter qu’Autolib’ en grande couronne, « ça n’est pas extrêmement rentable et ça ne marche pas très bien ». A la place, la région va travailler avec BlaBlaCar sur la mise en œuvre de plateformes de covoiturage sur courte distance, qui permettrait de remédier au problème numéro 1 de la circulation qu'est le « 1 passager par voiture en moyenne en Ile-de-France tous les matins ».

A ce rythme, si la gauche et la droite s'y mettent, les batteries d'Autolib' vont bientôt tomber définitivement à plat. A nos frais bien sûr.

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