Danger Diabolik ! : Une Jaguar pour un nanar
On est loin du chef-d’œuvre avec ce film italien des années soixante qui tente de revisiter le mythe de Fantomas. Mais dans ce gentil long-métrage, on retrouve de belles autos de l'époque, dont des Jaguar Type E. L'occasion de les retrouver et de revoir un petit film conçu pour en financer un beaucoup plus grand.

Caradisiac, ne reculant devant aucun sacrifice, a le plaisir de vous offrir, en ces temps de festival de Cannes, un long-métrage complet que vous trouverez ci-dessous. Évidemment, ce film ne brave en rien les droits de production ou d’auteur, puisqu’il est en libre accès sur Youtube.
Déniché aux fins fonds des recoins du Web par le sagace Eddy Clio, ce Danger : Diabolik ! (le « ! » marque l’effroi que le film est censé provoquer) est une sorte de Fantomas à l’italienne, sauf que le très très méchant transalpin s’appelle Diabolik et ne conduit pas une DS, comme son homologue français, mais une magnifique Jaguar Type E. En revanche, les deux méchants ont le même rie sardonique.
L’affaire a été réalisée, ou plutôt achevée, par Mario Bava, un réalisateur qui, dans les années soixante s’était illustré avec un mémorable Hercule contre les vampires, joyeux mélange de film d’horreur et de péplum. En 1968, il réalise donc ce polar fantastique teinté d’humour, même si le spectateur n’est pas forcément plié en deux à sa vision.
En revanche, il sera épaté par les quelques autos qui traversent le film, et notamment par la Jaguar Type E du malfaisant Diabolik. Il est d’ailleurs curieux de découvrir ce type de voiture, non pas aux mains des héros, mais de leur ennemi. Celle de l’homme au masque est noire, alors que sa fiancée blonde conduit une Type E blanche et plus innocente.
Jaguar pour les méchants, Rolls pour les gentils
Autre curiosité automobilistique de cette « œuvre » : la Rolls Royce Silver Wraith chargée par les policiers de trimbaler 10 millions de dollars en petites coupures, et que l’ignoble Diabolik va bien entendu dérober. Une Rolls pour passer inaperçu ? Bien joué les fins limiers, dont le chef n’est autre que Michel Piccoli qui, dans les années 60 tournait beaucoup en Italie, et pas toujours dans des chefs-d’œuvre. Mais à sa décharge, l’inspecteur Ginko (Piccoli, donc) pensait faire diversion en embarquant le magot dans une Rolls d’apparat, prévue pour un mariage, histoire de tromper les méchants. Raté.
Ce film est donc à regarder au douzième degré si l’on veut s’y attacher. Malgré tout, il sera beaucoup pardonné à ce Danger : Diabolik ! produit par Tonino Cervi. Le film a été mis en chantier dans le seul but de rapporter de l’argent. Suffisamment en tout cas pour que le producteur italien mette en route un autre film qui lui tenait à cœur et qu’il ne pourra finalement jamais lancer. C’était un long-métrage à sketch réalisé, excusez du peu, par Ingmar Bergman, Federico Fellini et Akira Kurosawa. Rien que pour cette (bonne) raison, on peut bien passer 1 h 40, 57 ans plus tard, devant ce Fantomas à l’italienne.
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