Et de six pour le Toyota Rav4
Inventeur, il y a déjà plus de 3 décennies, du concept du SUV, le Rav4 est toujours l’un des best-sellers du numéro 1 mondial. Après 5 générations et plus de 15 millions d’exemplaires vendus sur toute la planète, il fait, de nouveau, sa mue et met toujours plus en avant son efficience.

Généralement adepte des modèles rationnels, Toyota surprend lors du salon de Genève 1994 en dévoilant un petit véhicule de 3,71 m de long très haut sur pattes. Si le look de ce que l’on n’appelle pas encore un SUV séduit, les choses ne démarrent pas sous les meilleurs auspices. En effet, initialement nommé Fun Cruiser, ce modèle devra rapidement être rebaptisé à cause d’une sombre histoire de droits concernant son nom.
Outre ces péripéties sémantiques, celui qui prend donc rapidement le nom de Rav4 (pour Recreational Active Vehicle with 4 wheel drive, véhicule de loisirs actif à 4 roues motrices) souffre aussi, du moins sur le marché français, de la présence d’un unique moteur essence (l’Hexagone est alors massivement converti au gasoil) d’une cylindrée (2.0 pour 129 ch) plutôt importante et impérativement associé à la transmission intégrale. Malgré ses choix techniques énergivores, le succès est presque immédiat et ne se démentira (presque) jamais.
Trente et un ans plus tard, ce sont plus de 2 500 000 Rav4 qui ont été livrés à des clients européens. Au fil des années, ce qui était alors un véhicule citadin n’a cessé de s’allonger, gagnant presque un mètre de longueur.
Il joue les durs
À première vue, et même si Toyota n’a pas, à ce jour, communiqué les cotes de son dernier né, ce sixième opus devrait poursuivre sur cette tendance. Un choix logique puisque le principal marché de ce SUV reste les États-Unis, toujours friands de modèles imposants. Ce qui surprend toutefois le plus lorsque l’on découvre le nouveau Rav4, c’est son dessin désormais à mille lieues des lignes douces qui ont assuré le succès de la lignée.
Plus verticale que jamais, la face avant reprend la signature lumineuse en forme de C, nouvelle marotte esthétique de la marque, mais avec des contours plus anguleux. Une imposante prise d’air centrale, composée d’alvéoles en nids d’abeille, accentue la volonté de s’éloigner de l’univers du SUV au profit de celui de l’aventurier pur et dur.

Cette volonté se retrouve sur le profil, avec des ailes proéminentes, notamment à l’arrière, des passages de roues trapézoïdaux repris de la précédente génération et un pli de carrosserie, qui naît sous le capot et souligne la ligne inférieure de vitrage, en provenance directe du Land Cruiser.

La poupe multiplie également les sources d’inspiration. Mais celle qui saute le plus aux yeux est, aussi surprenant que cela puisse paraître, le Nissan X-Trail. Du dessin de la lunette arrière à celui des optiques, difficile de ne pas voir des ressemblances avec celui qui sera, au niveau mondial, son principal rival. Les éléments massifs de carrosserie renvoient toutefois également au Land Cruiser. Notons également que, selon les versions, il sera possible d’opter pour une carrosserie bi ton.
Entrée dans l’Arene
Dans l’habitacle aussi, les rondeurs ont été priées de faire leurs bagages. Hormis, évidemment, le volant, tout semble avoir été dessiné à l’aide d’une règle et d’une équerre. Chacun jugera selon ses propres goûts mais, là encore, la volonté de s’éloigner du monde des SUV pour celui des baroudeurs est évidente.

Comme le veut la tendance actuelle, le Rav4 abandonne le combiné d’instrumentations au profit d’un écran qui paraît juste posé au sommet de la colonne de direction. Il côtoie, là aussi c’est inévitable, une tablette tactile centrale dont la diagonale s’établit désormais à 12,9". Outre cette crise de croissance, elle est surtout intéressante car elle utilise, pour la première fois, le système d’exploitation Arene. Selon la marque, c’est un gage de meilleure réactivité de l’écran.

Autre avantage de ce fameux Arene, il permet de multiplier les aides à la conduite et, surtout, de les rendre plus réactives et plus efficaces. Comme toujours, elles sont ici regroupées sous le vocable Toyota Safety Sense. Avec ce bouclier de dernière génération, Toyota ambitionne de se rapprocher encore plus de son but ultime : éviter tous les accidents.
Outre cette débauche de technologie, ce qui frappe également dans l’habitacle du Rav4, ce sont les matériaux employés pour le mobilier de bord. Oubliez les plastiques moussés à cœur de ses principaux concurrents, ici, seuls les composants les plus durs, ou, à la limite, légèrement pelliculés pour certains, ont été retenus. À ce niveau de gamme, cela choque.
Heureusement, l’espace habitable, ainsi que le volume de chargement, paraissent plus généreux que jamais.
Une offre plus complète et efficiente
Si ce n’est pas le cas sur tous les marchés, la fiscalité à la française a contraint, depuis de nombreuses années, le Rav4 à se convertir au tout hybride. Cette nouvelle génération poursuit sur cette lancée mais ne se prive pas pour autant de revoir assez profondément son offre. Ainsi, quatre variantes mécaniques seront désormais disponibles dans notre pays.

Comme sur le précédent opus, les technologies full hybrid (chez Toyota, on dit hybride autorechargeable) et hybride rechargeable continueront à cohabiter. Toutes ont été retravaillées dans le sens d’une meilleure efficience.
Dans le cas de l’hybride "simple", cela passe par une baisse sensible des niveaux de puissance. Ainsi, la variante à 2 roues motrices tombe de 218 à 183 ch, tandis que sa sœur à transmission intégrale profite de 191 ch (222 ch précédemment). Le constructeur japonais promet, en contrepartie, des consommations en baisse et une capacité à rouler en tout électrique en progression.
Les changements les plus importants concernent toutefois l’hybride rechargeable. Apparue sur le Rav4 V, cette chaîne de traction était alors composée d’un bloc thermique et de deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, qui en faisait une 4 roues motrices de 306 ch. Ce trio mécanique est toujours à l’ordre du jour. Mais si sa cavalerie est légèrement moindre, puisque désormais fixée à 304 ch, sa capacité à rouler sans émettre le moindre gramme de CO2 est en forte progression. Comme nombre de ses concurrents, Toyota a, en effet, opté pour une batterie de plus grande capacité, 22,7 kWh dans le cas présent. Le constructeur promet ainsi une autonomie électrique de 100 km, gérée au plus fin grâce à un dispositif lié au GPS. Le nouveau Rav4 PHEV va ainsi adapter la bascule entre les modes hybride et électrique en fonction des axes qu’il emprunte (ville, route, voie rapide, dénivelé…).
La grosse nouveauté mécanique, c’est l’apparition d’une variante traction de ce Rav4 PHEV. Avec un moteur en moins (celui placé sur l’essieu arrière), la puissance tombe à 268 ch… ce qui devrait se montrer plus que suffisant pour un véhicule de cette catégorie. Plus légère, cette inédite version devrait logiquement se montrer moins gourmande et, surtout, moins coûteuse à l’achat.
À noter que tous les Rav4 hybrides rechargeables acceptent désormais une puissance de charge maximale de 50 kW permettant de recharger à 100 % en seulement 30 minutes (3 heures en AC 11 kW).
Un GR Sport qui associe ramage et plumage
Désormais présente sur la majeure partie des modèles Toyota, la finition GR Sport se contentait jusqu’alors, comme c’est souvent le cas sur ce type de finitions "sportives", d’arborer des éléments esthétiques spécifiques (kit carrosserie, sellerie, inserts en tout genre…) chargés de donner davantage de dynamisme au dessin initial. On trouve ainsi, dans le cas présent, une proue profondément redessinée avec une grille de calandre rectangulaire et l’abandon de tous les éléments extérieurs teintés façon aluminium, remplacés par des éléments noir laqué.

Pour le nouveau Rav4 GR Sport, les ingénieurs ont décidé de mettre leur grain de sel dans ce programme purement marketing. Les réglages de direction et d’amortissement ont donc été revus de façon à améliorer la stabilité et la réactivité de ce SUV. Des sièges avant spécifiques sont également de la partie. Reste à voir si le confort ne pâtit pas de ces choix.
Les commandes du nouveau Rav4 seront ouvertes dès le dernier quadrimestre de cette année, à des tarifs qui n’ont pas encore été communiqués. À la même période, nous pourrons également prendre de ce SUV afin de juger de la pertinence, ou non, de ces évolutions.
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