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Fiat Punto GT (1993-1999) : une petite bombe au parfum eighties, dès 4 500 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Animée par un bouillant 1,4 l turbo de 136 ch, la Fiat Punto GT concilie gros caractère, belles performances et vraie rareté. Elle est la dernière représentante des bombinettes à moteur turbo qui ont marqué les années 80. À préserver avant qu’il n’y en ait plus !

Antibrouillards, lave-phares, jantes alliage : la Punto GT est bien équipée. Ici, une phase I de 1994.
Antibrouillards, lave-phares, jantes alliage : la Punto GT est bien équipée. Ici, une phase I de 1994.

On le sait peu, mais Fiat est l’inventeur du segment B, celui des citadines polyvalentes. C’était en 1971, avec la 127. Sa remplaçante, la Uno, présentée en 1983, a redéfini les normes de la catégorie. Et celle qui lui succède, fin 1993, l’imite : c’est la Punto. Ces trois autos ont d’ailleurs toutes été sacrées voiture de l’année. Depuis, dans son immense clairvoyance, le géant italien n’a plus jugé bon de se creuser les méninges pour perpétuer sa domination sur ce segment, au point de s’en faire carrément éjecter…

Revenons à cette Punto de 1re génération, dont la gestation a été tortueuse. Le projet interne débouche d’abord sur une auto trop grande, qui empiète potentiellement sur le marché de la Tipo. En fait, Fiat avait entrevu ce que deviendraient les citadines, mais trop tôt. Seulement, comme cela a lieu au début des années 90, il faut réagir vite et comme cela s’était passé avec la Uno, le turinois recourt à Ital Design, le bureau d’études de Giugiaro. Celui-ci produit une voiture à la fois rationnelle et séduisante par son esthétique, associant une ligne quasiment monocorps, gage d’une belle habitabilité, et une bonne bouille.

À son lancement, fin 1993, la Punto surprend par sa modernité, qui n’exclut pas une jolie bouille.
À son lancement, fin 1993, la Punto surprend par sa modernité, qui n’exclut pas une jolie bouille.

Quand elle est présentée, fin 1993, la Punto marque les esprits, en établissant de nouvelles normes en matière d’habitabilité, de protection contre les chocs (elle est la première citadine à recevoir un double airbag), et d’équipement, tandis que le rapport confort/tenue de route égale celui des meilleures. Comme elle est proposée à un prix très compétitif (la dévaluation de la lire aide bien), la Punto remporte d’emblée un grand succès.

Il faut dire aussi que la gamme se révèle complète dès le lancement. Les puissances varient de 55 ch à 136 ch pour la version sportive GT, chapeautant l’offre. Cette GT récupère le bloc 1,4 l turbocompressé de la Uno Turbo ie, mais en lui faisant gagner une vingtaine de chevaux. Cette fois, Fiat prépare correctement le châssis de sa citadine vitaminée, bien conçu à la base, nanti d’une plate-forme rigide et d’une suspension entièrement indépendante, dont les bras tirés arrière rappellent ceux de l’excellente Tipo. Du coup, la Punto GT concilie hautes performances et comportement routier efficace, le tout pour 99 900 F, soit 21 800 € actuels. À ce prix, la direction assistée, l’ABS, les vitres et rétros électriques ou encore les lave-phares sont de série. En option, on peut s’offrir le cuir, la clim, le toit ouvrant et le double airbag notamment. Ses performances rivalisent avec celles d’une Clio Williams, pourtant forte de 150 ch !

Proposée dès le lancement, la GT, version sportive de la Punto, conserve une présentation assez discrète.
Proposée dès le lancement, la GT, version sportive de la Punto, conserve une présentation assez discrète.

Ensuite… l’italienne ne va guère évoluer. En 1995, elle gagne des fonds de projecteurs foncés et des jupes latérales peintes, tandis que dans l’habitacle, les cadrans optent pour un fond blanc, alors qu’est adopté le volant du Coupé Fiat, nanti d’un airbag. Le moteur chute à 133 ch, pour satisfaire à la future norme Euro II, nécessitant une homologation pour le 1er janvier 1996. Fin 1997, les jantes passent au gris foncé, le tissu des sièges est nouveau, à l’instar des coques de rétroviseur, tandis que le moteur adopte une nouvelle gestion électronique qui lui fait perdre 6 ch. En compensation, la boîte est un peu plus courte. Fin 1999, la Punto I est remplacée par la II, établie sur la même plate-forme, mais qui remplace le 1,4 l turbo par le 1,7 l atmo de la Barchetta. C’en est fini des petites sportives Fiat à moteur turbo !

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En 1995, la GT reçoit de menues modifications, comme les bas de caisse peints.
En 1995, la GT reçoit de menues modifications, comme les bas de caisse peints.

Combien ça coûte ?

Pas cher. Cette bombinette se déniche dès 4 500 € en bon état, affichant 150 000 km au compteur. Pour 5 500 €, on peut s’en offrir une totalisant moins de 100 000 km, les prix n’allant guère plus haut. Pour l’instant !

Changements plus visibles sur la GT phase III en 1997 : les jantes passent au foncé, tandis que le moteur perd quelques chevaux, compensés par une boîte plus courte.
Changements plus visibles sur la GT phase III en 1997 : les jantes passent au foncé, tandis que le moteur perd quelques chevaux, compensés par une boîte plus courte.

Quelle version choisir ?

Entre 136, 133 et 130 ch, honnêtement, la différence de performances n’est pas mesurable. Aussi, ce qu’il faut chercher en premier, ce n’est pas une version spécifique mais bien un exemplaire en bel état d’origine. Et là, bonne chance, car les Punto GT ont presque toutes été massacrées par les « tuners » qui les ont boostées tant qu’ils ont pu, souvent n’importe comment.

En option, on pouvait équiper sa Punto d’un kit carrosserie Abarth : boucliers, bas de caisse et jantes spécifiques.
En option, on pouvait équiper sa Punto d’un kit carrosserie Abarth : boucliers, bas de caisse et jantes spécifiques.

Les versions collector

Ce sont plus que jamais celles en parfait état d’origine, ce qui se trouve très, très difficilement. Si en plus, vous dénichez un exemplaire doté de bonnes options comme le cuir ou le toit ouvrant, vous touchez à l’impossible.

Mécaniquement fiable malgré son gros rendement, la Punto GT pâtit surtout de pépins électriques.
Mécaniquement fiable malgré son gros rendement, la Punto GT pâtit surtout de pépins électriques.

Que surveiller ?

Voiture bien née, la Punto ne souffre pas de grosse tare. Seulement, elle est désormais âgée, aussi la corrosion a-t-elle potentiellement pu faire des dégâts. Surveillez bien les planchers et bas de caisse. Ensuite, en début de carrière, il y a eu des soucis de bras de suspension arrière et de faisceau électrique, engendrant des coupures moteur impromptues. Cela a été normalement réglé. Le témoin d’airbag fait aussi des siennes : son allumage intempestif provient souvent d’un défaut connectique.

Mécaniquement, c’est du très robuste si l’entretien a été bien effectué : vidanges rapprochées avec de l’huile de synthèse, jeu aux soupapes vérifié régulièrement, courroie de distribution changée avant 80 000 km. Cette citadine frôle les 100 ch/l, une valeur exceptionnelle dans les années 90, surtout en très grande série, donc cela se respecte.

Pas totalement rigoureuse dynamiquement, la Punto GT demeure saine et facile à exploiter, au contraire de sa devancière Uno.
Pas totalement rigoureuse dynamiquement, la Punto GT demeure saine et facile à exploiter, au contraire de sa devancière Uno.

Au volant

La Punto est à une période charnière où la sécurité passive des voitures a commencé à progresser notablement, mais sans trop empiéter sur le volume habitable, qui demeure étonnant ici. Grâce au siège et au volant réglables en hauteur, la position de conduite est excellente, tout comme la visibilité. Réalisé dans un matériau très quelconque, le tableau de bord vieillit pourtant bien et affiche une forme plaisante à l’œil. Pour sa part, le moteur se montre souple et doux à bas régime, mais à partir de 3 000 tr/mn… il change totalement de visage. Le turbo IHI VL7 souffle, une vague de punch déferle, sans brutalité mais de façon implacable. La Punto profite alors de performances juteuses, et de reprises assez ébouriffantes ! Pas forcément idéal en ville, ce côté bipolaire est en revanche extrêmement agréable sur route et autoroute. Surtout que la poussée se maintient jusqu’à plus de 6 000 tr/mn : un super petit moteur gorgé de joie et de caractère ! Il s’associe à une boîte bien étagée mais pas toujours agréable à manier.

L’intérieur d’une phase I de 1995, avec les sièges à carreaux. Notez l’implantation un peu bricolée de l’airbag passager…
L’intérieur d’une phase I de 1995, avec les sièges à carreaux. Notez l’implantation un peu bricolée de l’airbag passager…

Sur tracé sinueux, on fera attention à la réaccélération : si le turbo entre en action roues braquées, cela se solde par une grosse perte de motricité puis un sous-virage si on insiste. Le phénomène est bien moins marqué que sur la Uno, mais impose tout de même une conduite propre. Heureusement, l’adhérence reste très convenable et le comportement peu piégeur, alors que l’amortissement préserve un minimum de confort. Ce n’est donc pas une auto radicale, plutôt une petite GT capable de grosses performances. Une définition très italienne finalement, la sportivité pure étant plutôt une caractéristique française dans cette gamme de voitures. Pour sa part, le freinage surprend par son efficacité, vu l’âge de la voiture. Enfin, la consommation sera directement fonction de votre pied droit : 8 l/100 km en moyenne raisonnable ou plus de 10 l/100 km si on y va fort. Une petite auto rapide et pleine de caractère, loin de l’asepsie actuelle tout en restant sûre : un combo diablement séduisant.

L’alternative youngtimer

Fiat Uno Turbo ie (1985-1993)

La Uno Turbo ie, ici en phase 2 de 1989, jouit de performances démoniaques mais son train avant approximatif empêche de les exploiter correctement.
La Uno Turbo ie, ici en phase 2 de 1989, jouit de performances démoniaques mais son train avant approximatif empêche de les exploiter correctement.

En 1985, la Uno réplique à la 205 GTI en dotant son 1,3 l d’un turbo. L’adaptation étant très soignée, le moteur de 105 ch se montre performant, progressif et fiable. Malheureusement, insuffisamment préparé, le châssis n’encaisse pas une conduite vraiment sportive, hésitant trop entre sport et confort, alors que la motricité part vite en fumée. Dommage, car face au chrono, l’italienne en remontre à la française, surtout en reprises.

Et elle enfonce le clou en 1989. Restylée dans le style de la Tipo, la Uno voit sa version Turbo ie adopter un 1,4 l de 118 ch particulièrement virulent. Les performances confinent à l’exceptionnel, la suralimentation étant toujours aussi réussie, mais le comportement routier perd toute forme d’homogénéité ! Pas dangereux, il demeure très inefficace par la faute notamment de pneus sous-dimensionnés. Perdant quelques chevaux lors du passage au catalyseur, la Uno Turbo ie termine sa carrière sans recevoir les évolutions qu’elle méritait. À partir de 7 000 €.

En 1995, les compteurs passent au blanc, et le volant du Coupé Fiat est adopté. L’instrumentation est très complète.
En 1995, les compteurs passent au blanc, et le volant du Coupé Fiat est adopté. L’instrumentation est très complète.

Fiat Punto GT (1994), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 372 cm3
  • Alimentation : injection, turbo
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) bras tirés, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 136 ch à 5 750 tr/mn
  • Couple : 208 Nm à 3 000 tr/mn
  • Poids : 1 000 kg
  • Vitesse maxi : 200 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 7,9 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des annonces de Fiat Punto 1re génération, rendez-vous sur le site de La Centrale.

Sans airbag passager, le tableau est nettement plus joli. Depuis 1995, il se taille dans un plastique plus foncé.
Sans airbag passager, le tableau est nettement plus joli. Depuis 1995, il se taille dans un plastique plus foncé.

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