Fourrières : voitures d'enlèvement illégales et conducteurs sans permis

Sébastien Dufour est un avocat spécialisé dans les droits routiers. Cette semaine, il s'est lancé dans une chasse bien particulière à Paris : il va traquer les sociétés privées utilisant pour la mise en fourrière des véhicules qu'il juge illégaux. L'avocat explique dans le Parisien que ces entreprises doivent utiliser un poids lourd pour embarquer les autos qui gênent. Or, souvent, elles ont des 4X4 ou pick-up modifiés.

Alain Bonzi, président de la branche remorquage de la Fédération nationale de l’artisanat automobile explique à nos confrères : "Selon les normes en vigueur, ces véhicules ne devraient pas avoir un PTRA (poids total roulant autorisé) de plus de 3 000 kg. En gros, ils ne peuvent tracter aucune voiture, ou alors peut-être une Smart". Pour lui, cela est dangereux, puisque les pick-up freinent moins bien. Il estime que le problème concerne 80 % du parc de véhicules de fourrière en France ! L'avantage est que ce type d'engin ne demande pas un permis poids lourd.

La Mairie de Paris a récupéré la gestion des fourrières le 1er janvier 2018. Si elle indique que des améliorations ont pu être apportées ces dernières années, elle reconnaît que les marges de manœuvre avec les privés restent pour l'instant limitées, jusqu'à la fin des contrats de délégation (en 2020).

Le Parisien donne aussi la parole à un ancien employé d'une société de fourrière, qui avoue qu'il lui est arrivé de travailler alors qu'il n'avait plus de point sur son permis de conduire. Une situation qui ne serait pas exceptionnelle car ce témoin déclare :"Honnêtement, des chauffeurs de fourrières sans permis qui roulent, j’en connais encore. Et il n’y en pas qu’un !" Concernant les véhicules non légaux, il raconte : "je me suis déjà fait peur surtout en temps de pluie quand les distances de freinage sont rallongées".