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Industrie auto européenne aux États-Unis : IRA ou IRA pas

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Le vieux continent lance l’offensive pour convaincre Joe Biden d’ouvrir la voie aux constructeurs européens, afin qu’ils bénéficient, eux aussi, de l’IRA (inflation réduction act). Pour y parvenir, les politiques Français et Allemands veulent jouer sur la corde sensible des Américains, en mode nous sommes des alliés après tout. Une opération loin d’être gagnée.

Thierry Breton va défendre la cause européenne aux États-Unis la semaine prochaine.
Thierry Breton va défendre la cause européenne aux États-Unis la semaine prochaine.

C’est parti. Dans une semaine, Thierry Breton prendra son bâton de pèlerin pour se rendre à Washington. Quelques jours plus tard, ce sont Bruno Le Maire et Robert Habeck qui suivront le même chemin. Pourquoi ce soudain attrait pour les États-Unis de la part du commissaire européen et des ministres de l’économie français et allemands ? C’est qu’aux US, depuis le premier janvier, l’IRA (Inflation Reduction Act) est entré en vigueur, et à la clé, une somme rondelette destinée à aider les industries qui souhaitent réduire les rejets de C02. Une somme fixée à pas moins de 365 milliards de dollars, environ 338 milliards de nos euros.

Une manne dont l’Europe se sent totalement exclue, et notamment son industrie automobile. Car cet IRA américain prévoit 7 500 euros de crédit d’impôt pour chaque américain qui achète une voiture électrique, à la stricte condition que celle-ci soit fabriquée aux États-Unis, au Canada ou au Mexique. Il prévoit également des aides conséquentes pour les industriels qui souhaitent s'installer là-bas. Évidemment, la France ne veut pas voir fuire ses derniers industriels, même si le pays est moyennement touché par ce protectionnisme automobile, puisque seul Stellantis est présent sur place, avec des marques comme Jeep, Ram ou Chrysler qui sont assemblées localement.

Sauf dans le cas du Jeep Avenger. Outre sa petite taille, la voiture de l’année 2023 ne saurait prétendre à la subvention américaine puisqu’il est fabriqué en Pologne. Est-ce la raison pour laquelle la baby Jeep n'est pas importée là-bas ? Au delà de l'exclusion des aides, sa petite taille n'est pas vraiment adaptée au marché local.

La Jeep Avenger est exclue du marché américain, parce qu'elle est fabriquée en Pologne, et parce qu'elle trop petite pour les US.
La Jeep Avenger est exclue du marché américain, parce qu'elle est fabriquée en Pologne, et parce qu'elle trop petite pour les US.

En revanche, les Allemands de Volkswagen, Audi, Mercedes, BMW et Porsche font grise mine. D’autant que pour la triplette du premium germanique, l’Amérique est un marché essentiel et les unités de production dont ils disposent sur place ne sont pas suffisantes pour passer entre les mailles du filet. Alors, les dirigeants politiques du pays s’agitent, aidés par la France qui, bonne fille, entend bien les soutenir et plaider en leur faveur auprès de Joe Biden dès la semaine prochaine.

Puisque nous sommes alliés militairement, soyons le commercialement

Ont-ils une chance d’être entendus par l’administration de Washington ? Rien n’est moins sûr si l’on examine l’argument principal des Européens. Car ils entendent user d’un curieux argument, plus militaire que commercial. « Nous sommes vos alliés, notamment dans l’Otan ? Allions-nous également pour cette opération face aux constructeurs chinois » vont-ils plaider aux États-Unis. Pas sûr qu’ils aient l’oreille des conseillers de Joe Biden sur cette question. Car jamais les Américains n’ont mélangé les torchons militaires avec les serviettes commerciales et dans ce dernier domaine, la guerre a toujours fait rage entre les deux entités.

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Pas sûr que Joe Biden soit sensible à la corde des pays alliés.
Pas sûr que Joe Biden soit sensible à la corde des pays alliés.

En revanche, il est un argument qui pourrait s’avérer plus convaincant. Il s’agit d’un « œil pour œil dent pour dent » qui pourrait faire mouche s’il s’applique un jour. Depuis plusieurs mois, en coulisse, Emmanuel Macron et Ursula Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne préparent la riposte : un IRA européen. Aucun chiffre ni aucune date ne sont avancés pour le moment, mais les sommes en jeu sont impressionnantes, au point que dans l’entourage du président français, on évoque un coût tellement élevé, s'il est équivalent à l'Américain, qu’il pourrait coûter deux points de PIB aux États membres lors de la première année de mise en place de l’affaire. Cette somme, comme l’IRA original, serait destinée à subventionner les industries exclusivement européennes, et à offrir un bonus écolo aux particuliers et entreprises achetant des véhicules électriques.

Un Ira à l'européenne ?

Bien sûr, cet Inflation reduction act à la mode de chez nous n’est pour le moment qu’un moyen de pression que Thierry Breton et les ministres français et allemands entendent utiliser à Washington. Mais l’administration Biden a déjà reçu le message et a légèrement baissé la garde. Une nouvelle mesure a été ajoutée à l’Inflation act en dernière minute puisque depuis le début du mois, les utilitaires bénéficient du crédit d’impôt de 7 500 dollars, même s’ils ne sont pas fabriqués sur place.

Évidemment, les politiques français en veulent plus et vont le faire savoir. Auront-ils gain de cause ? L’inflation qui envahit l’Europe laisse envisager aux Américains que le vieux continent n’ira pas au bout de son Ira à lui, qui va s’avérer trop cher pour notre économie. Biden est persuadé que Macron et Van der Leyen bluffent. Qu’en est-il en réalité ? Les cartes devraient, dans tous les cas, être rapidement dévoilées.

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