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La production automobile allemande au plus bas depuis 22 ans

Dans Economie / Politique / Industrie

Manuel Cailliot

C'est ce qu'on appelle un coup de frein. Et plus typé freinage d'urgence que doux ralentissement. La production automobile allemande, selon une étude du centre de recherche automobile de l'université de Duisburg-Essen, devrait en effet reculer en 2019 de presque 9 %, et atteindre son plus bas niveau depuis 22 ans. En cause, ralentissement mondial, délocalisations et voiture électrique, entre autres.

La production automobile allemande au plus bas depuis 22 ans

L'automobile est un poumon pour l'industrie allemande. Mais il est en train de s'essouffler, et pas qu'un peu. Tandis que presque 10 % de la production automobile mondiale provenait d'Allemagne en 1997, ce sera moins de 6 % cette année (8e année successive de recul).

Ce sont les conclusions d'une étude publiée hier 16 décembre par le centre de recherche automobile de l'université de Duisburg-Essen, qui relève en point d'orgue qu'avec des prévisions de 4,67 millions de voitures produites, contre 5,12 millions en 2018 (chiffres VDA, fédération des constructeurs allemands), la chute est de 8,8 %. Brutale. 

Il s'agit, tout simplement, du plus bas niveau de production depuis 22 ans. Avec pour conséquence des constructeurs et équipementiers qui ont d'ores et déjà annoncé 30 000 suppressions d'emplois dans les prochaines années. Le nombre de travailleurs dans l'industrie a même légèrement baissé au mois d'octobre 2019, pour la première fois depuis décembre 2010 (source : Office fédéral de la statistique), preuve du poids de l'automobile, responsable de cette baisse.

"Donald Trump envoie les ouvriers allemands au chômage partiel"

BMW, Mercedes (Daimler) ou Volkswagen évoque tous les mêmes raisons pour réduire la voilure : conjoncture mondiale défavorable, coup de frein économique en Europe, Brexit, ralentissement du marché chinois, mais aussi, et c'est finalement explicable, essor du véhicule électrique.

En effet, la production de voitures électriques demande moins de main-d’œuvre que pour les thermiques, en raison de la moindre complexité des moteurs. Tout le contraire des moteurs diesels, de plus en plus complexes, mais dont les ventes sont en baisse drastiques depuis le scandale Volkswagen.

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Batailles commerciales et Donald Trump mis en cause

Mais les constructeurs allemands, pour gagner des parts dans les batailles commerciales les opposant à leurs concurrents, ont aussi délocalisé leur production dans des pays à plus bas coût de main-d’œuvre (pays de l'Est) mais aussi en Chine et aux USA, pour être au plus près de leurs clients. Du coup, la production locale baisse, et ne concerne plus que le haut de gamme et les voitures électriques. Même la décision de Tesla de construire une giga-Factory  dans la banlieue de Berlin ne devrait pas renverser cette tendance à la baisse.

De plus, Trump est accusé, en mettant en place une guerre commerciale avec la Chine et l'Europe, d'accentuer le phénomène. Ferdinand Dudenhöffer, auteur de l'étude, estime que : "une des raisons principale pour la faiblesse du marché automobile en 2019 [est] les batailles commerciales du président américain Donald Trump". Il ajoute : "Donald Trump envoie les ouvriers allemands au chômage partiel".

Pour cet expert, la reprise mondiale ne devrait pas intervenir avant la fin de l'année 2020, et la production automobile allemande devrait encore baisser l'année prochaine, pour atteindre un nouveau plus bas niveau à 4,5 millions de véhicules produits. Une mauvaise nouvelle pour nos voisins d'Outre-Rhin, mais ils restent le premier pays européen producteur de voitures. La France, par comparaison est 3e sur le podium, derrière l'Espagne (environ 2,8 millions), avec 2,3 millions de voitures produites en 2018 sur son territoire.

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