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La voiture plus propre que les chevaux ? C'était en 1907

Dans Rétro / Autres actu rétro

Michel Holtz

Il fut en temps ou les édiles parisiens, et la presse, considéraient que les chevaux polluaient plus que les autos, à cause de leur crottin. Dans un article du Figaro de février 1907, un journaliste saluait la décision préfectorale consistant à réserver les voies centrales des Champs-Élysées aux automobiles, reléguant les hippomobiles sur les bas cotés.

La rue de Rivoli à Paris en 1900 : plus de chevaux salissants que de voitures propres.
La rue de Rivoli à Paris en 1900 : plus de chevaux salissants que de voitures propres.

La Belle Époque ne l’était pas tant, du moins pas à Paris, du moins pas en 1907, si l’on en croit un article du Figaro du 7 février de cette année-là. On y apprend la décision du préfet de la Seine qui n’est pas sans rappeler celles d’Anne Hidalgo aujourd’hui, puisqu’elle consiste à créer plusieurs zones de circulation sur une même chaussée, en l’occurrence celle des Champs-Élysées. Le préfet en question, c’est Louis Lépine, l’inventeur du concours des inventeurs, lui-même jamais à court d’une nouvelle idée.

les hippomobiles sur les côtés, les automobiles au milieu

Son invention du jour consiste à renvoyer les voitures à chevaux sur les bas-côtés, et à réserver la voie centrale aux automobiles. Car pour lui, la grande plaie de Paris, c’est le crottin de cheval. Et les 80 000 canassons qui encombrent la capitale à l'époque sont responsables, toujours selon le préfet Lépine, « d’empoisonner l’atmosphère et d’être des dangers pour la respiration ». En somme elles polluent, alors qu’à l’inverse, la voiture serait source de propreté de l’air. Frantz-Reichel, qui signe l’article – et qui est l’un des pionniers du journalisme automobile — s’en est allé le constater, enthousiaste.  «Alors que les deux bas-côtés sont, de l'Étoile à la Place de la Concorde, jonchés de vastes et humides litières de crottes épaisses, la ligne centrale est nette, sèche, luisante, propre, sans saletés, sans poussière, comme cirée par les caoutchoucs des automobiles. »

Dans les années 1900, 80 000 chevaux traversaient, et crottaient, les rues parisiennes.
Dans les années 1900, 80 000 chevaux traversaient, et crottaient, les rues parisiennes.

L’auto plus propre que le cheval ? Pour le journaliste, aucun doute.  « Si l'application de cette réglementation se prolonge quelque temps encore, il sera facile de constater que, au point de vue hygiénique, les automobiles qui dégagent des fumées rapidement absorbées par l'air où elles disparaissent, sont préférables aux voitures hippomobiles». Bon sang, mais c’est bien sûr.

"Les fumées s'envolent et disparaissent pour ne plus revenir"

Mais au grand dam du Figaro, et de son rédacteur visionnaire, il y a un « mais ». C’est que le préfet Lépine a pris une autre disposition : la sanction. Car les agents de police sont tenus de dresser une contravention aux autos qui fument trop, le niveau d’émission étant laissé à leur seule discrétion. Pire, déplore le journal : au bout de trois prunes, le chauffeur se verrait même retirer son permis. Un pur scandale puisque, comme le rappelle Frantz-Reichel, « ces fumées ne sont ni nauséabondes, ni malsaines, elles s'envolent et disparaissent aussitôt pour ne plus revenir. »

Bien sûr, au fil des ans, les chaussures des Parisiens sont devenues moins crottées alors que leurs poumons le devenaient. L’auto est désormais accusée de tous les maux. Et les nouveaux Frantz-Reichel, tout aussi radicaux mais en sens inverse, aimeraient voir les voitures rejoindre les hippomobiles des temps jadis au musée du progrès.

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