Nous sommes allés déjeuner chez… Elon Musk
Reportage - Lorsque l’on est le big boss d’une marque prétendument avant-gardiste, reprendre une recette presque aussi vieille que l’automobile elle-même paraît incongrue. L’association de Tesla et de la gastronomie ne pouvait que piquer notre curiosité. Cela tombe bien, notre estomac commence à gargouiller

Qu’un constructeur automobile décide d’ouvrir un restaurant n’a rien de nouveau. Rien que sur les Champs-Élysées, à Paris, Citroën, Renault ou encore Toyota ont, au fil du temps, mêlé habilement voiture et nourriture. Hors de nos frontières, en Allemagne, Mercedes dispose même d’un restaurant gastronomique dans son musée de Stuttgart. Jamais en retard lorsqu’il s’agit d’étaler sa puissance, le groupe Volkswagen a même construit 8 restaurants, du self-service au gastronomique, au sein de son Autostadt. Aussi, lorsque Tesla a annoncé son intention d’ouvrir un Diner, ces restaurants typiquement américains, beaucoup y ont vu un non-évènement.
Le Tesla Diner a toutefois une particularité : il n’est adossé, ni à un point de vente, ni à un musée. Il s’agit donc d’un restaurant 100 % autonome qui a pour vocation à mettre en avant la culture américaine de l’après-guerre, mais dans une version largement modernisée, dixit le constructeur. Ce qui signifie ? Une seule façon de le savoir : direction le 7001 Santa Monica Boulevard, à West Hollywood.

Le vrai goût de l’Amérique ?
Si pour nous, Européens, Hollywood sonne encore comme un synonyme du rêve américain, ce quartier est, en réalité, devenu assez peu sûr au cours des 30 dernières années. En cours de réhabilitation, il voit ses vieux bâtiments en piteux état peu à peu remplacés par des immeubles d’habitation et professionnels haut de gamme. Dans un tel contexte, Tesla n’a visiblement eu aucun mal à racheter une pizzeria Shakey’s et à la raser entièrement.
Outre l’emplacement en lui-même, situé le long de ce qui fut la mythique Route 66, c’est sa surface qui a sans doute tapé dans l’œil des initiateurs de ce projet. Ils ont ainsi réussi à transformer le parking en la plus grande station urbaine de Superchargeurs au monde : 80 véhicules, et pas seulement des Tesla puisque ces bornes sont accessibles à les tous les véhicules électriques compatibles NACS, le standard Tesla. Une partie d’entre elles est recouverte de panneaux photovoltaïques.

Dès le parking, ce qui surprend également, ce sont les deux immenses écrans, de 20 m de diagonale chacun, sur lesquels sont diffusés grands classiques du cinéma hollywoodien, séries iconiques ou encore des événements spéciaux. Car le Tesla Diner veut aussi remettre à la mode le concept du Drive-In, ces cinémas dans lesquels on restait installé dans sa voiture. Pour pousser l’idée jusqu’au bout, il est possible de télécharger, si l’on possède une Tesla, naturellement, l’application Tesla Diner qui permet d’obtenir la bande sonore du film projeté, mais également de commander à manger à l’équipe du Tesla Diner qui se chargera de vous livrer directement à votre auto.

Manque de chance, le jour de notre visite, nous n’étions pas au volant d’une voiture de la marque, et n’avons donc pas pu tester ces fonctionnalités.
Composer le futur au passé
Pour nous sustenter, il nous faudra donc pousser nous-même la porte de l’imposant bâtiment aux allures de soucoupe volante. De l’aveu même de ses concepteurs, le design se veut ici rétrofuturiste. Il suffit ainsi d’avoir eu une adolescence baignée de séries tels que Cosmos 1999, Star Trek ou de films aussi mythiques que les Star Wars pour comprendre les sources d’inspiration des architectes.
À l’intérieur, le blanc laqué règne en maître, aux côtés d’éclairages aux coloris pastel. S’il n’y avait pas les larges baies vitrées qui donnent sur le boulevard, on pourrait aisément se croire à bord d’un vaisseau spatial. Un vaisseau XXL puisque pas moins de 250 passagers, pardon, convives, peuvent y déjeuner simultanément, à l’intérieur ou sur le large rooftop qui permet de profiter du soleil californien.

Culte de l’entreprise oblige, on découvre ici et là des vitrines mettant en valeur les modèles de la marque ou ses autres créations, tels que les robots Optimus.
Il est temps de passer à table. Le menu est lui aussi typiquement américain avec des classiques de la "gastronomie" d’outre-Atlantique revisités à la sauce Tesla, tels que le V2G Egg Sandwich, l’Autopilot Avocado Toast ou encore le 500 kW Chia Pudding.
Pour notre part, ce sera un Tesla Giga Burger et une Market Salad. À première vue, la seule originalité de ces plats est d’être servi dans des boîtes au look de Cybertruck, le pick-up du constructeur. Mais, même si nous n’avons nullement la prétention d’avoir le talent d’un critique gastronomique, l’ensemble nous a paru goûteux et frais. Un challenge que relèvent assez peu de restaurants au royaume du fast-food. D’autant que, bonne surprise, l’addition s’est avérée digeste.
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