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Pourquoi les constructeurs français veulent tant s'associer à Fiat-Chrysler ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Florent Ferrière

Il y avait les rumeurs de rapprochement entre PSA et FCA Fiat-Chrysler, voici maintenant celles entre Renault et FCA. Le groupe italo-américain ne semble pourtant pas si attirant. Mais il y a bien des avantages à se l'offrir.

Pourquoi les constructeurs français veulent tant s'associer à Fiat-Chrysler ?

C'est la nouvelle rumeur qui agite le monde automobile. Selon le Financial Times, Renault aurait des vues sur FCA (Fiat-Chrysler). Le Losange attendrait toutefois de réussir la fusion avec Nissan avant de tenter une telle acquisition.

Le groupe italo-américain semble faire l'objet de toutes les convoitises de la part des constructeurs français ! PSA ne cache plus sa volonté de se lier à FCA. Début mars, Carlos Tavares s'est dit ouvert à tout. Et ce ne sont pas des idées en l'air. Le Wall Street Journal a révélé que PSA avait tenté une approche en début d'année, mais la famille Agnelli, propriétaire de Fiat, n'a pas donné suite. Ce sont même des projets de longue date, car selon le Financial Times, Carlos Ghosn aurait déjà approché FCA il y a deux ou trois ans. Ce serait l'État français qui l'aurait freiné.

FCA longtemps demandeur

Ces prises de contact dans le passé n'ont rien de surprenant. Sergio Marchionne, ancien patron de FCA, a longtemps dit qu'il était à la recherche d'un partenaire, faisant de nombreux appels du pied à d'autres groupes, comme General Motors, Volkswagen ou Hyundai-Kia. En vain, ce qui a poussé Marchionne à modérer un peu son discours sur le sujet courant 2017.

Il faut dire que Fiat n'est pas le plus attirant des associés. FCA est moribond depuis plusieurs années et son avenir semble toujours incertain. Il y a bien eu la présentation d'un ambitieux plan de relance en 2018, mais comme les promesses du plan de 2014 n'ont pas été tenues, la méfiance reste de mise ! D'autant que son patron a changé mi-2018, suite au décès de Sergio Marchionne, ce qui peut conduire à des changements de stratégie.

À ce jour, la situation des grandes marques n'est pas glorieuse, mis à part pour Jeep. C'est le nouvel élément fort du groupe, celui qui a le plus de projets. Ses compatriotes Chrysler et Dodge sont à l'abandon. Du côté des firmes européennes, Lancia est quasi mort, Maserati n'arrive pas à faire de l'ombre à Porsche et Alfa Romeo est de nouveau en difficulté. Fiat sauve la mise mais est devenu clairement dépendant en Europe de la famille 500.

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La rentabilité par le volume

La mariée ne fait pas vraiment rêver ! Mais pourquoi elle semble autant attirer PSA et Renault ? En fait, elle a quand même des atouts à faire valoir. Déjà, c'est une question de volumes de ventes. Si FCA rejoint Renault-Nissan-Mitsubishi, alors cet ensemble deviendra un géant mondial. L'Alliance arrive déjà à être (de justesse) numéro 1 des ventes de voitures, avec FCA elle écraserait donc Volkswagen et Toyota. Pour PSA, ce serait l'occasion de grossir à nouveau pour faire définitivement partie de la cour des plus grands.

L'avantage du volume, c'est que cela rend les voitures toujours plus rentables, avec le partage des éléments techniques. C'est d'ailleurs ce qui avait motivé PSA pour s'offrir Opel. La marque allemande semblait pourtant un achat curieux, car elle était limitée à l'Europe, où Peugeot et Citroën sont déjà bien présents. Mais cela permet d'ajouter une grande marque pour partager les frais.

Nouveaux marchés ou complémentarité

FCA peut séduire avec son internationalisation. On pense évidemment à la porte d'accès qu'il représente pour le marché nord américain. Là, cela concerne davantage PSA. Le groupe a prévu de relancer Peugeot aux États-Unis au cours de la prochaine décennie, mettre la main sur un réseau existant serait un parfait coup d'accélérateur. Cet avantage parle moins à Renault, Nissan étant déjà un acteur majeur du marché US.

En revanche, pour le Losange, si FCA ne lui ouvrira pas la porte de nouveaux marchés, il lui permettra d'avoir un partenaire dans des régions où les deux parties sont bien implantées. On en revient ainsi à la logique des partages pour améliorer les gains. Cela concernerait par exemple l'Amérique Latine. Mais aussi l'Europe, où Fiat serait le complément idéal de Renault pour les utilitaires.

Il peut aussi y avoir une complémentarité des labels. Bien sûr, Fiat est un concurrent direct, à la fois de Renault et de Dacia selon les modèles, et de Citroën et Opel du côté PSA. Mais s'offrir FCA, c'est mettre la main sur Jeep, au positionnement clair et au potentiel de ventes très important. C'est aussi aller vers de nouveaux terrains haut de gamme avec Maserati.

Le bon moment pour réaliser une affaire

Si PSA et Renault ont tenté leur chance, c'est sûrement parce qu'il y a moyen de faire une bonne affaire. Bien sûr, il y a la pépite Jeep, qui redonne de la valeur à l'ensemble. Mais pour le reste, il peut être facile de négocier, avec un bon nombre de marques loin d'être au meilleur de leur forme. Surtout, FCA n'a pas un avantage technique attirant. Il est d'ailleurs plutôt en retard pour l'électrification et la conduite autonome. C'est lui qui aurait grand besoin de s'appuyer sur les avancées de Renault-Nissan et PSA dans ces domaines. L'italo-américain peut mettre en avant ses firmes chics, avec la base propulsion d'Alfa, et leur renommée. Mais cela reste léger comme apport.

Le fait que plusieurs groupes se disent intéressés pourrait toutefois faire grimper les enchères. Et cela plaît aux investisseurs, FCA et Renault ont été en forme en Bourse hier. Reste que le Losange n'est pas près de faire une offre s'il attend de fusionner avec Nissan. PSA pourrait lui griller la politesse en revenant à la charge. À moins que FCA coupe court à toute tentative en s'entichant d'un autre, qui pourrait bien venir de Chine.

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