Connaître les avis des différents candidats à la présidentielle afin d'informer les électeurs pour qu'ils puissent faire leur choix, voilà le but de la lettre envoyée par l'association 40 millions d'automobilistes (qui comporte près de 340 000 membres) aux hommes politiques en lice pour être chef d'État.


Au programme de ce questionnaire, des thèmes divers et variés : le permis à point, l'apprentissage de la conduite, le prix de l'entretien des automobiles qui devient exorbitant, les énergies, la sécurité routière ainsi que l'état de la chaussée. Pour Louis Derboulle, président de l'association, « la sanction de retrait d'un point pour un petit excès de vitesse apparaît inadaptée et excessive », tout comme « l'automaticité de l'invalidation du permis de conduire au travers d'une procédure administrative sans aucune intervention humaine, ce qui peut provoquer la mise au chômage d'un conducteur alors qu'un juge aurait aménagé la peine ».

Sur la partie concernant l'apprentissage, l'intéressé s'interroge également sur le fait qu'il « n'y a aucun apprentissage à cette occasion de la conduite et du freinage avec de la neige et du verglas », chose qui effectivement paraît étonnante, au même titre que bon nombre d'autres situations qui ne sont pas enseignées ou même évoquées dans les auto-écoles. En ce qui concerne l'état des routes, là aussi Louis Derboulle dresse un bilan peu flatteur, en référence à une étude américaine faite sur le sujet : «un dollar économisé sur les routes majore de 2 à 3 dollars les coûts d'exploitation des usagers (pneus, amortisseurs, accidents)».

"40 millions d'automobilistes" s'adresse aux candidats à l'élection présidentielle

Un grand nombre de points sont donc évoqués au travers de cette lettre, mais le principal reste peut-être la sécurité routière et la présence des radars automatiques. Le président de l'association se demande encore pourquoi les radars automatiques sont maintenus sur les autoroutes, alors qu'elles sont « sept fois moins accidentogènes que les routes ». Le sujet est en effet assez sensible, beaucoup d'usagers de la route qualifiant les radars automatiques de « machines à sous ». Il sera intéressant de voir ce que les hommes politiques auront à répondre sur ce thème épineux.

La présence des radars sur autoroute toujours plus importante, le retrait de points pour des petits excès de vitesse et les mesures toujours plus restrictives pour les usagers de la route sont la preuve d'un climat autophobe. Le problème, sans pour autant excuser les attitudes dangereuses et inconscientes, est que pour la plupart des gens le permis de conduire c'est le permis de travail. À force de trop vouloir mettre la pression sur l'automobiliste (que ce soit sur le plan financier ou vis-à-vis des lois), c'est son emploi qui peut se retrouver en danger.

Les réponses des politiques à ce questionnaire devraient être postées très prochainement ici.