Les conclusions de l'enquête confiée par la FIA à un groupe de 10 experts (Ross Brawn, Stefano Domenicali, Peter Wright, Emerson Fittipaldi, Gérard Saillant, Alex Wurz, Gerd Ennser, Eduardo de Freitas, Roger Peart et Antonio Rigozzi) viennent d'être rendues publiques. Le document donne plusieurs précisions sur les circonstances.


L'accident a eu lieu dans le virage n°7 et la perte de contrôle a eu lieu au même endroit que celle de Sutil. Pour la commission, la raison de la sortie de piste est claire : Jules Bianchi n'a pas assez ralenti sous le régime de doubles drapeaux jaunes qui indiquent que des gens sont sur la piste. La procédure engagée après la sortie de Sutil ont été jugée conformes à la réglementation et à leur interprétation qui fait suite aux 384 accidents enregistrés ces 8 dernières années en F1. La commission estime donc que l'entrée de la Voiture de Sécurité ne se justifiait pas.

Techniquement, les experts ont indiqué que le système Failsafe qui doit couper le moteur lorsque le pilote actionne ses 2 pédales n'a pas fonctionné à cause du système de freinage particulier (by wire) de la Marussia. À partir de la perte de contrôle et durant les 2 secondes qui ont précédé le choc, le pilote a appuyé des deux pieds sur les 2 pédales. La non coupure du moteur a pu jouer un rôle sur la vitesse de l'impact et dans le fait que le pilote n'ait pu éviter la grue mais c'est impossible à affirmer selon la commission. Le casque du pilote a heurté la partie basse et incurvée de la grue, c'est la décélération massive et l'angle du choc qui ont causé les blessures. L'hypothèse d'un cockpit fermé permettant d'éviter ces conséquences a été étudiée mais le collectif affirme que le résultat n'aurait pas été différent, rien ne pouvant empêcher les dégâts causés par une auto de 700 kg heurtant une grue de 6,5 tonnes à une vitesse de 126 km/h.


La commission affirme que tout doit être fait pour qu'une monoplace ne soit plus jamais en mesure d'aller heurter une grue (et les gens qui travaillent autour), elle recommande de réglementer la vitesse des F1 dans les zones sous drapeau jaune (la voiture de sécurité virtuelle qui impose une vitesse limite dans ces zones a été validée pour 2015). Elle demande aussi que les courses ne démarrent jamais à moins de 4h de la tombée de la nuit (sauf éclairage évidemment) et que l'on évite les périodes traditionnellement pluvieuses pour organiser une course. Elle recommande enfin que les pneus pluie soient testés au moins une fois par an et que la réglementation concernant le drainage des circuits soit revues.