Le 9e Grand Prix de la saison de Formule 1 des Etats-Unis restera sans aucun doute possible dans les annales du sport automobile avec seulement six monoplaces au départ sur les 20 habituelles. Explication d'un week-end tourmenté…


Affaire Michelin: beaucoup de questions  en l'air?

Tout a débuté lors des essais libres avec l'impressionnante sortie de piste de Ralf Schumacher sur Toyota en raison d'une défaillance des pneus Michelin qui chaussaient sa monoplace.

Après toute une batterie d’examens, le manufacturier français, qui équipe l’essentiel du paddock, a recommandé aux patrons d’écuries de ne pas prendre le départ de la course, en raison "d’un défaut de fabrication". Les slics risquant de ne pouvoir résister aux sollicitations réclamées par les monoplaces sur le revêtement spécifique du circuit d’Indianapolis.

La première réaction de l'équipementier a été de proposer le changement intégral de tous les pneumatiques présents à Indianapolis mais cette solution aurait nécessité le décalage du GP.

Devant l'impossibilité de réaliser une telle manœuvre, la FIA a réuni tous les acteurs pour convenir d'une solution à la crise.

Flavio Briatore, responsable Renault F1 a ainsi proposé d'installer une chicane afin de limiter les risques mais également de ne pas comptabiliser les points des voitures équipées de Michelin afin de garantir un minimum de spectacle. Les représentants des différentes équipes ont voté pour mais Ferrari s'y est opposé. Aucun compromis n'a donc été trouvé car les accords Concorde qui gèrent la F1 stipulent que toutes décisions doivent être prises à l'unanimité.

Du coup, les 14 voitures chaussées en Michelin sont toutes rentrées au stand au bout du tour de chauffe, laissant six voitures équipées de pneus Bridgestone sur la grille de départ au grand dam des spectateurs qui ont vite quitté les tribunes.

Affaire Michelin: beaucoup de questions  en l'air?

Au-delà de la cacophonie que la situation a entraîné, on peut légitimement se demander qu'elle aurait été la position de Michelin dans le cas où Bridgestone avait connu un tel problème. Les 7 équipes chaussées par le Bibendum auraient-elles accepté de ne pas courir?

La FIA n'est pas non plus innocente de toute part dans cette affaire car la nouvelle réglementation oblige les écuries à utiliser les mêmes pneumatiques en essais et en course.. En conséquence, seules les Ferrari, les Jordan et les Minardi ont pris part à la course. Les hautes instances ont très rapidement réagi en précisant que "la Formule 1 est une compétition. Elle doit être régie par des règles strictes. Celles-ci ne peuvent pas être renégociées chaque fois qu'un concurrent se présente à une course avec un équipement défaillant" A bon entendeur.

Du côté de chez Michelin, même son de cloche qui ne se considère pas comme responsable. "Michelin n'était pas en faute. Michelin aurait été en faute s'il avait fait courir. Je préfère, pour l'entreprise, que nous soyions dans cette position aujourd'hui que dans la position qui aurait suivi celle d'un accident" précise l'un des dirigeants du manufacturier.

Affaire Michelin: beaucoup de questions  en l'air?

Quoi qu'il en soit, Michael Schumacher profite de cette polémique pour remporter son 84e Grand Prix et remonte à la 3e place du classement des pilotes à 25 points de Fernando Alonso (Renault). Cette histoire de pneu risque bien de laisser des traces dans divers domaines puisque Michelin perdait 2.5 % , lundi, à l'ouverture de la bourse de Paris.

Lire aussi

Forum

Que pensez vous de cette affaire ? Venez en discuter sur notre forum.