L'affaire Mosley vire au pathétique. Le président de la FIA qui doit se rendre sur le Grand Prix de Monaco a, à son corps défendant, incité les équipes souhaitant son départ à instaurer une stratégie d'évitement piteuse. Pour ajouter encore à l'imbroglio, la FIA nous apprenait peu de temps après que, malgré sa présence, Mosley ne serait pas le représentant de la fédération sur l'épreuve. C'est Marco Piccinini qui tiendra ce rôle.

Voyez-y une façon d'éloigner le président encombrant des cérémonies protocolaires que la Principauté commençait à redouter. Le Prince Albert aimerait bien ne pas croiser Max Mosley, parait-il...

Dans le même temps on apprend que Max Mosley a envoyé une lettre à tous les représentants de fédération pour leur expliquer pourquoi il n'avait pas démissionné et surtout pour quelles raisons ils seraient bien inspirés de lui accorder leur confiance le 3 juin prochain. Et les raisons sont graves à en croire son imploration épistolaire !

Tout d'abord, il affirme avoir reçu 62 lettres de soutien et 13 demandes de démission qui ne représentent toutefois pas la moitié des votants du 3 juin.

Mais il affirme qu'il faut absolument le maintenir dans sa position pour sauver la Formule 1 et le WRC ! Rien que ça.

En fait, Mosley amène le jeu sur le terrain politique et économique. Selon lui, le démettre de ses fonctions nécessiterait de réélire un autre président. Le délai incompressible serait de 2 à 4 mois. Mais Mosley affirme que la FIA mène actuellement une renégociation âpre des droits de la F1 et qu'une vacance du pouvoir amoindrirait la FIA dans cette lutte serrée. Il affirme aussi vouloir garder la F1 indépendante et informent les représentants des fédérations nationales que les grands constructeurs cherchent à avoir un droit sur l'établissement des nouveaux règlements de la F1.

Il fait encore vibrer la corde communautaire en disant vouloir renforcer l'autorité fédérale que beaucoup de constructeurs aimeraient carrément voir exclue des disciplines "milliardaires" comme la F1. Il insiste aussi sur le besoin de pérenniser le championnat WRC. Bref, il lui faut finir le travail car personne d'autre que lui n'est capable de le faire.

D'après lui, l'obliger à quitter ses fonctions maintenant risquerait également de faire imploser la FIA et, par conséquent, il appelle les votants à la raison en privilégiant une transition douce. Pour cela, il lui faut terminer un mandat qui prendra fin en Octobre 2009.

Les Constructeurs face à la Fédération, voilà l'enjeu du combat selon Mosley.