Dans un dernier rapport, les Amis de la Terre dénoncent la production massive de biocarburants en Amérique du Sud. Ces derniers ne profitent ni à l’environnement, ni aux populations locales : il s’agirait plutôt d’ « agrobusiness. »

Les Amis de la Terre est un réseau d’organisation de défense de l’environnement, qui dans son rapport publié le 10 septembre dernier critique l’extension exponentielle des cultures destinées à produire des biocarburants. Produit au départ pour épargner l’environnement, la biodiversité est durement touchée par l’extension des cultures, et les populations locales sont exploitées au lieu d’être récompensés pour leur travail.

Tout cela est évidemment contraire aux trois notions-clé du développement durable, qui associe les critères économiques, sociaux et environnementaux. Visiblement, le rapport en question insiste sur le fait que seule la notion économique est respectée…

La biodiversité en péril et des conditions d’esclavage pour les populations locales

La production irraisonnée de biocarburants est catastrophique pour les locaux : les cultures vivrières sont remplacées pour celles produisant du carburant, alors que les prix alimentaires sont au plus haut. Si les choses continuent de cette façon, il y aura encore plus de paysans pauvres à l’avenir.

Paul de Clerk, l’un des responsables du réseau, déclare que « produire plus de biocarburants c’est faire de l'agrobusiness : les spéculateurs financiers et les grands propriétaires vont faire de larges profits aux dépens de la population et de l'environnement. […] De plus, augmenter la surface des terres consacrées à la culture pour les biocarburants signifie une déforestation accrue et la destruction de la vie sauvage, des conflits plus nombreux, des mauvaises conditions de travail et une pollution de l'environnement », sans compter des « conditions proches de l'esclavages » pour les paysans.

Il est donc urgent de revoir les politiques pronant les biocarburants : nombreuses sont les études et les associations qui dénoncent les travers de ce type de carburant : en effet, l'E85 et autres biodiesel paraissent être davantage un moyen de relancer les intérêts économiques des investisseurs et des grands propriétaires terriens que de répondre aux enjeux du changement climatique pour une mobilité plus durable.