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Quand Alfa lançait mystérieux fourgon à la technologie révolutionnaire dans les années 50…

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Bien avant l’Alfasud, Alfa Romeo avait développé un véhicule à roues avant motrices, le fourgon Romeo, révélé en 1954 et doté, accessoirement d’un des moteurs les plus modernes du monde…

Quand Alfa lançait mystérieux fourgon à la technologie révolutionnaire dans les années 50…

On ne manque pas d’humour chez Alfa Romeo dans les années 50. Juste avant de lancer la Giulietta, son premier modèle de grande série, le constructeur a révélé le fourgon Romeo, ce qui formé le duo Romeo & Giulietta (oui, Roméo et Juliette, comme la pièce de Shakespeare). En commun, ces deux engins ont un moteur exceptionnel, dérivant de celui de la 1900 : un 1,3 l tout alliage doté d’un double arbre à cames en tête, le fameux Bialbero qui fera carrière jusqu’au début des années 90 !

En 1954, c'est ce fourgon, le Romeo, qui inaugure le petit double arbre 1,3 l d'Alfa Romeo, avant la berline Giulietta.
En 1954, c'est ce fourgon, le Romeo, qui inaugure le petit double arbre 1,3 l d'Alfa Romeo, avant la berline Giulietta.

En 1954, ce bloc est d’une modernité inégalée dans la grande série, où sévissent encore bien des moteurs culbutés, voire à soupapes latérales. Alors, imaginez-le dans un utilitaire ! Ne vous étonnez pas d'en voir portant la fameuse calandre Alfa : la marque en produit depuis les années 20, y compris des poids-lourds et des autocars.

Il faudra en tout cas attendre les années 2000 pour voir des camionnettes s’équiper de blocs à deux arbres à cames en tête, c’est dire l’avance du fourgon Romeo. Mais n’en déduisez pas qu’il s’agit d’un véhicule sportif : il bride sa puissance à 35 ch, ce qui lui permet tout juste d’atteindre les 85 km/h. Pour info, un rustique Renault 1 000 kg était plus rapide.

Moteur double arbre tout alliage, traction, quatre roues indépendantes : l'Alfa Romeo Romeo annonce les fourgons modernes avec bien des années d'avance.
Moteur double arbre tout alliage, traction, quatre roues indépendantes : l'Alfa Romeo Romeo annonce les fourgons modernes avec bien des années d'avance.

Mais l’italien se targue, comme le Citroën Type H, d’une transmission aux roues avant, une première pour Alfa Romeo, qui a le mérite d’abaisser l’espace de chargement et de le rendre aisé à rallonger. La boîte, fournie par ZF, se situe dans le prolongement du moteur, qui s’implante longitudinalement. Il bénéficie par ailleurs d’une suspension à quatre roues indépendantes, là encore, c’est ultramoderne en 1954.

Mais le fourgon pousse la folie encore plus loin. En effet, il s’équipe aussi d’un improbable bicylindre diesel deux temps, ce qui en soi n’est déjà pas banal. Mais en plus, ce moteur 1,2 l (30 ch) est ici suralimenté par un compresseur Roots. Il n’a été que très peu produit en raison de son bruit infernal et de manque de fiabilité… Mais il ne réclamait que 7 l/100 km, contre 11 l/100 km à son homologue à essence.

En 1967, les utilitaires Romeo sont remplacés par les A12/F12, plus modernes de style et de technique.
En 1967, les utilitaires Romeo sont remplacés par les A12/F12, plus modernes de style et de technique.

Le Romeo se déclinera bien entendu en une pléthore de carrosseries (fourgon, minibus, plateau, etc…) faisant honneur à son appellation « Autotutto » (véhicule multiusages). Il devient Romeo 2 en 1957, bénéficiant d’améliorations mineures, puis Romeo 3 en 1966, gagnant notamment un embrayage à commande hydraulique. Cette évolution ne sera produite que durant quelques mois car l’utilitaire au biscione est largement refondu pour 1967.

La calandre en plastique noir adoptée en 1977 sur l'Alfa Romeo A12/F12 n'est pas très heureuse...
La calandre en plastique noir adoptée en 1977 sur l'Alfa Romeo A12/F12 n'est pas très heureuse...

Renommé A12 ou F12 selon sa carrosserie, il est redessiné, gagne en puissance (52 ch), s’équipe de freins avant à disques et change de boîte de vitesses. Des variantes A11/F11, prévues pour une moindre charge utile sont prévues, alors qu’en 1973, un diesel Perkins s’ajoute à la gamme, le 1,8 l de 50 ch qui animera également la berline Giulia

Dès 1959, en Espagne, Fadisa produit sous licence le fourgon Romeo 2, presque tel quel.
Dès 1959, en Espagne, Fadisa produit sous licence le fourgon Romeo 2, presque tel quel.

En 1977, l’utilitaire est légèrement restylé, recevant une grosse calandre en plastique noir, puis finira sa carrière en 1983, produit à 17 299 unités seulement. Pourquoi ? Parce que l’Alfa était très cher, subissant en sus la concurrence du  Fiat 238, bien plus abordable. En réalité, le milanais a surtout été acheté par l’armée et les administrations italiennes. La messe est-elle dite ? Pas vraiment. 

Dès 1967,la marque Ebro apparaît sur l'Alfa Romeo F12 produit en Espagne. D'abord déommé F100, il devient F108 en 1971.
Dès 1967,la marque Ebro apparaît sur l'Alfa Romeo F12 produit en Espagne. D'abord déommé F100, il devient F108 en 1971.

En effet, le Romeo 2 et a été produit sous licence en Espagne, d’abord par Fadisa dès 1959, qui est acheté par Motor Ibérica en 1967. Ce dernier groupe commercialise l’A12/F12 sous la marque Ebro, qui le rebaptisé F100 avant de remanier à sa sauce en 1971 (il se renomme alors F108).

En 1976, Ebro lance le F260, un F108 recarrossé qui connaîtra un certain succès.
En 1976, Ebro lance le F260, un F108 recarrossé qui connaîtra un certain succès.

En 1976, le constructeur présente le F260, toujours sur base Alfa Romeo, plus moderne et logeable. Il connaitra une longue carrière, puisqu’en 1986, Motor Ibérica tombe dans l’escarcelle de Nissan. C’est ainsi qu’apparaît le Nissan Trade, mu par un moteur japonais fabriqué en Espagne.

Nissan rachète Motor Ibérica (propriétaire d'Ebro) et transforme le F260 en Trade. On le verra sur les routes françaises, et il sera produit jusqu'en 2001.
Nissan rachète Motor Ibérica (propriétaire d'Ebro) et transforme le F260 en Trade. On le verra sur les routes françaises, et il sera produit jusqu'en 2001.

Cet utilitaire sera vendu partout en Europe, y compris en France, mais sans grand succès chez nous. Restylé en 1989, il durera jusqu’en 2001, recevant des blocs parfois puissants, dont un 3,0 l turbo-diesel à injection directe de 110 ch. Ils sont loin les 30 ch initiaux ! En tout cas, une telle longévité montre la qualité de l'étude initiale, récupérée par Nissan. Alors qu'avec la compacte Arna de 1983, c'est Alfa Romeo qui a récupéré une plate-forme du constructeur japonais. Les choses avaient déjà bizarrement tourné... 

La dernière variante du Nissan Trade, légèrement relookée en 1993
La dernière variante du Nissan Trade, légèrement relookée en 1993

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