En 2014, le dispositif du « bonus/malus » pour les ventes d'automobiles neuves a enregistré son premier excédent sur l'ensemble de l'année avec 141 millions d'euros rentrés dans les caisses de l'Etat. En attendant le bilan de 2015, on peut déjà sans prendre de risque affirmer que le gouvernement se frotte déjà les mains avec un système de plus en plus avantageux, financièrement parlant, pour l'Etat, et de moins en moins pour l'automobiliste.


Au départ créé pour favoriser l'achat d'autos peu émettrices en dioxyde de carbone, le barème du bonus/malus s'est petit à petit durci au fil du temps : bonus toujours plus difficile à obtenir, et malus de plus en plus conséquent, avec des tranches constamment tirées vers le bas. D'ailleurs, il suffit de jeter un oeil au barème 2016, dévoilé il y a peu, pour comprendre la stratégie adoptée par les politiciens. Les bonus réservés aux hybrides et hybrides rechargeables, en particulier, ont été méchamment rabotés, à tel point que cela pourrait être une sacré menace pour des marques comme Toyota en France, qui misait tout de même pas mal sur cette petite aide financière publique.


Le bonus écologique, bientôt anecdotique dans les immatriculations ?


Bonus écologique : seulement 3,2% des voitures vendues en 2015 en ont bénéficié

La forte baisse des immatriculations d'autos soumises au bonus est entamée en 2014


Le commissariat général au développement durable vient de publier les chiffres concernant les immatriculations d'autos soumises au bonus, au malus, mais aussi les autos dans la zone « neutre », entre janvier et novembre 2015. Un dispositif qui, au début lancé pour faire évoluer les mentalités et vendre des voitures moins gourmandes, se transforme finalement en un critère d'achat pour des clients qui ont boudé, malgré eux, les voitures à bonus. Les ventes de ces dernières ont chuté de 8,4 à 3,2 %. De l'autre côté de l'échelle, les immatriculations de voitures soumises au malus chutent plutôt logiquement de 17,5 à 13,8 %. Finalement, la zone neutre passe de 74,1 à 83 % de part de ventes en 2015, démontrant que le client cherche une voiture frugale et économique, sans pour autant parvenir à se payer la voiture accompagnée du bonus, toujours plus compliquée à trouver avec un barème particulièrement sévère et largement en faveur de l'Etat.


Le graphique présent à côté du tableau montre une tendance très significative : l'explosion des ventes d'autos 'neutres' en 2014, à savoir celles qui étaient éligibles l'année précédente au bonus et qui ne l'ont plus été en 2014, tandis que les bonus dégringolent, les malus, eux, se maintenant. La courbe en 2016 devrait être assez semblable avec une fonte des bonus pour tous les hybrides, et pour une petite partie des thermiques.


Autre point important : la moyenne d'émission de CO2. Selon le barème du commissariat général au développement durable, elle a été de 111,3 grammes sur les onze premiers mois de 2015. La France se classe cinquième en Europe derrière la Norvège, qui est un cas un peu particulier avec ses aides et sa situation financière, les Pays-Bas, le Danemark et le Portugal.