Forts de leur puissance financière et de leur capacité à investir et donc à innover technologiquement, les constructeurs allemands ont jusqu'ici accepté de suivre et même d'anticiper les règlementations en matière de pollution. Mais visiblement, les prochaines étapes qui cherchent à réduire les émissions moyennes des autos neuves à 95 gr/km d'ici 2020 (135,7 gr en 2011) paraissent difficilement conciliables avec les valeurs que les constructeurs allemands veulent absolument conserver. Et pour l'exprimer, ils n'y vont pas par 4 chemins et demande clairement à Angela Merkel de ne pas laisser faire l'Europe ! Il en va des emplois allemands, disent-ils.


La fédération allemande de l'automobile (VDA) explique dans les colonnes des médias économiques locaux repris par les Echos : « Nous ne pouvons pas laisser notre puissant et performant segment du haut de gamme, qui représente presque 60 % des emplois au sein des constructeurs automobiles en Allemagne, être littéralement détruit par des limitations arbitraires. »


Les constructeurs allemands voudraient que subsiste le système de calcul des niveaux d'émissions sur l'ensemble de la gamme en vente et pas sur les ventes réalisées, c’est-à-dire que la moyenne soit calculée sur les voitures proposées au catalogue et pas sur celles effectivement vendues. Il faut bien dire que les ventes d'électriques sont encore loin de pouvoir compenser celles des gros moteurs thermiques, véritable fond de commerce des marques Premium du pays.


La bataille entre constructeurs français opposés à des mesures d'assouplissement et allemands vient de commencer.