Lorsque l'on est maire d'une grande ville et que l'on souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut bien s'attaquer à la circulation en zone urbaine. Un projet louable qui n'en est pas moins lourd en termes de contributions financières pour les automobilistes. En témoigne l'indignation suscitée par le plan de transport de Montréal...

Gérald Tremblay, le maire de la ville, aura fort à faire pour faire avaler sa pilule écologique.

Premier dossier brûlant : l'éventuelle hausse des prix à la pompe qui permettrait de dégager prés de 185 millions d'euros par an pour financer le plan. Sur ce point, la réaction du CAA-Québec est sans appel : « c'est inadmissible ! Les automobilistes sont déjà taxés à la pompe de presque 40 %. C'est beaucoup. L'automobile deviendra encore plus un produit de luxe, mais la majorité des gens qui l'utilisent ne sont pas si riches » s'indigne Roxanne Héroux de l'association des automobilistes.

Mais pour financer un projet de plus de 5,5 milliards d'euros il faut trouver d'autres sources de financement. Un péage, une taxe sur le stationnement et une augmentation du tarif des droits d'immatriculation sont donc également proposés.

Les défenseurs de l'environnement voient pour leur part ce plan sous un autre œil, à l'image de Jocelyn Desjardins de Greenpeace. « Les Montréalais sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre au Québec. Ce plan de transport est un plan responsable. On n'est pas contre l'automobile mais il faut donner des alternatives, il y a urgence », explique t-il.

Si de nombreux habitants s'insurgent contre ce plan, certains, qui ne veulent à aucun prix renoncer à leur voiture, menacent de quitter la ville.

« Moi, je me ferais arracher un bras plutôt que de me passer de ma voiture. Je n'ai jamais vu une ville où il faut payer pour entrer. C'est absolument aberrant ! On presse le citron mais il n'y a plus de jus ! Le maire Tremblay ne fait que chercher des moyens pour soutirer plus d'argent aux Montréalais, ce qui n'aide pas à freiner l'exode. Tout coûte plus cher ici, les assurances, les immatriculations, le permis, l'impôt. Ça commence à tomber sur le cœur ! Si jamais le maire exagère, je vais quitter Montréal et me servir de ma voiture ailleurs ! »

Des concessions de part et d'autres pourraient permettre d'apaiser la situation. Les deux parties sont d'ailleurs favorables à l'accroissement du covoiturage. Oui mais là, c'est le particulier qui fait des économies...