La Ville de Paris se propose de faire baisser de 30% ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation énergétique d'ici 2020. En présentant aujourd'hui le plan climat à l'horizon 2020 devant le Conseil de Paris, le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a indiqué à l'ouverture des travaux qu'il s'agissait d'un choix de civilisation et que Paris ne ratera pas ce rendez-vous. Il a souligné que l'urgence environnementale désigne le plus grand défi de ce siècle : en deux siècles, la teneur en CO2 de l'atmosphère a augmenté de 30% alors qu'elle était restée stable pendant 1 000 ans.

Bertrand Delanoë a mentionné les actions la Ville déjà réalisées : la flotte municipale notamment est constituée à 50% de véhicules propres. Pour le secteur des transports, il veut un objectif de 25% de réduction des gaz à effet de serre liés au trafic automobile. Il a aussi évoqué de véritables "éco-quartiers" qui naissent à Paris : Gare de Rungis, Clichy-Batignolles ou la toiture photovoltaïque de la Halle Pajol (XVIIIème), le logement représentant un "chapitre central" de ce plan Climat. Le maire a affirmé : "L'enjeu est de concilier exigence environnementale et création de richesses car le développement durable peut être synonyme de créations d'emplois, notamment dans les éco-industries et l'habitat."

Françoise de Panafieu, la candidate UMP à la mairie de Paris de 2008, a mis en avant que sur un tel dossier, il est indispensable de trouver des consensus qui dépassent les clivages traditionnels. Selon elle, si la majorité accepte des amendements, l'UMP pourrait voter un texte qui "manque d'ambition, notamment pour l'habitat", et "comporte des incohérences manifestes". "Lancé bien tard", le plan Climat "arrive désormais trop tôt, car suspendu au Grenelle de l'Environnement", a-t-elle déclaré. "Il n'est pas à la hauteur de l'enjeu historique que constitue la lutte contre le réchauffement climatique et est très souvent une opération de communication", a-t-elle ajouté.

Marielle de Sarnez (Modem) considère que le "texte allait dans le bon sens" mais elle aurait préféré qu'il "ressemble moins à un catalogue". Elle a déploré "l'absence de chiffrage et de précisions" et affirmé que pour les transports, "rien d'efficace ne sera accompli dans l'agglomération sans coopération intercommunale." Yves Pozzo di Borgo (Nouveau centre) a dit que "le périmètre sur lequel la ville peut agir n'est pas pertinent". Le débat est au rendez-vous. Suivez en direct le Conseil de Paris sur le site de la Ville : www.paris.fr.

(Source info : Ville de Paris, AFP Photo : Ville de Paris)