L'une est chercheuse à l’université Paris-Descartes, spécialiste des comportements à risques et de leur prise en charge institutionnelle. L'autre est spécialiste de biomécanique des chocs et d’accidentologie routière. Et les deux ont décidé de ne plus faire partie du comité des experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR). Ils ont tenu à le faire savoir en s'épanchant dans une tribune ouverte sur le quotidien « Le Monde ». Un véritable « j'accuse » qui parle de « désastre » et de « démagogie » pour conclure que « la lutte contre l’insécurité routière n’est plus une priorité politique gérée au niveau gouvernemental. »


Le duo regrette la multiplication des avis demandés sur la question de la vitesse ce qui révèle son ouverture d'esprit et sa capacité à écouter l'autre, par ailleurs aimablement fustigé en bateleur de « café du commerce ». Le fait est pourtant que l'on a changé aussi changé d'époque et de conjoncture. Le temps des mesures à la hussarde aux convictions de croisés d'une cause dont on aurait, seul, reçu un éclairage divin pour la défendre et montrer la lumière, n'est plus. Aujourd'hui, il faut être courageux et faire face à la complexité de ce monde. Claudine Perez-Diaz et Claude Got ont préféré jouer l'ego et promettent d'agir en solo. Qu'en pense la présidente de la Ligue contre la violence routière Chantal Perrichon ? Le président de ce conseil national de la sécurité routière ainsi cloué au pilori, Armand Jung (député PS du Bas-Rhin) a déjà réagi à ces démissions: « M. Got est un franc-tireur ; il est parti, qu’il y reste ! On continuera à se battre sans lui ! »