Va falloir revoir certaines choses chez Lamborghini. D'abord le stand. Ou plutôt l'estrade. Présenter une auto fabriquée à 20 exemplaires et ne pas la "protéger de la foule" est une hérésie propre à rendre très très nerveux un photographe ! Ca grouille tellement autour de l'auto qu'il est rigoureusement impossible de faire une image correcte ! Ensuite, fendre la foule (ceci n'est pas forcément imagé) pour atteindre le Graal et trouver une coupe en bois, c'est bon pour les films hollywoodiens pas pour Lamborghini.

Parce qu'il faut être honnête et dire que la Reventón ne cassera pas une patte à un cheval cabré.

La Reventón n'est pas transcendante. D'une part, il faudrait rapidement finir les pots de peinture grise chez les carrossiers de Sant'Agata et passer à autre chose. Ce genre de couleur ne met en valeur l'auto que sous les projecteurs d'un studio de photographie ou sous forme de sketch travaillés. Dans un salon, c'est moins valorisant. Ici, la tentative mate n'est pas des plus heureuses et Novitec ou même Hamann ont trouvé plus flatteur comme teinte de ce type.

Direct Francfort, Lamborghini Reventón: tuning officiel

Ensuite, sur le strict plan du design, si le faciès est plutôt méchant, le postérieur manque singulièrement de finesse. Certes, le design historique de Lamborghini n'a pas toujours brillé par sa subtilité mais les designers VW avaient réussi à magnifier une exubérante Diablo en dessinant la Murcielago qui, elle même, fut magnifiée à son tour dans une aggressive LP640. Les feux à leds arrière sont caricaturaux tout comme le tracé global de la poupe qui sera pourtant la seule partie que l'auto donnera à voir sur la route !!

De toutes façons, la véritable oeuvre d'art se trouve sous le capot arrière. Et même si la puissance ne bouge quasiment pas par rapport à une LP640, le V12 Lambo est une merveille. Que des gens soient capable de payer 1 millions d'euros HT pour se payer un tuning "in house" sans prépa moteur ne concerne que ces derniers, et rien qu'eux.

Ils se payent là une exclusivité qui, malgré mes réticences premières d'observateur frustré, entrerait volontiers dans mon garage virtuel de "quand je serai Bill Gates" ! La passion rend aveugle, c'est bien connu.