« Pour nous, la Classe C Nouvelle Génération est un restylage. Avec ses 2 000 nouvelles pièces, d’autres la qualifieraient de nouveau modèle. » et toc, une pique de Dieter Zetsche, patron de Mercedes-Benz contre Martin Winterkorn à la tête du numéro un européen Volkswagen qui depuis deux ans mélange effectivement les genres. Y compris pour la Passat commercialisée depuis novembre 2010, une des rares concurrentes issue des rangs des constructeurs généralistes à pouvoir prétendre lorgner sur le marché de la Classe C.

Est-elle vraiment modernisée en profondeur, cette Classe C Nouvelle Génération ? C’est ce que nous allons voir.


Essai - Mercedes Classe C restylée : familiale exemplaire?

Commercialisée courant 2007, la génération actuelle de la Classe C  (série 204) est leader mondial dans son segment depuis 2008 en berline 4 portes ; mais pas en break, un peu boudé malgré le supplément de prix limité à 1 200 € et des qualités qui font de ce Classe C break un rival sérieux aux A4 Avant et Série 3 Touring. Les deux carrosseries confondues, la Classe C est la série la plus vendue de Mercedes-Benz, et depuis 2007 la version actuelle a séduit plus d’un million d’acheteurs dans le monde. En France, il s’est vendu en 2010 plus de BMW Série 3 (environ 15 000 unités) et d’Audi A4 (près de 12 600 exemplaires) que de Classe C (un peu plus de 9 800 unités, dont moins de 20 % en break)


Présentée en début d’année à Detroit, la Classe C  restylée sera commercialisée en France à partir du 26 mars 2011. Elle change essentiellement sur trois ou quatre points sur lesquels nous nous concentrerons : le design (extérieur et intérieur), le niveau d’équipement et par une structure de l’offre entre les différents degrés de finition largement modifiée. Enfin, la chasse au CO2 s’intensifie pour les moteurs et la boîte automatique à 7 rapports, points que nous aborderons dans la deuxième partie de cet essai.


Essai - Mercedes Classe C restylée : familiale exemplaire?

A l’extérieur, au delà d’une douzaine de nouveaux dessins de jantes disponibles en série ou en option, la Classe C nouvelle offre une proue et une poupe plus marquées. On remarque surtout le bouclier et les optiques qui  apportent une présence à la face avant, changements bien plus visibles que les modifications du capot moteur, maintenant en alu comme l’étaient déjà les ailes avant et les modules des portes. A l’arrière, on note principalement un bouclier plus structuré et les feux entièrement à Led. L’aérodynamisme affiché par la Classe C reste enviable avec un coefficient aérodynamique Cx de 0,26  et un maître-couple de Cx x A = 0,57 m² qui lui confère une résistance à l’air inférieure à celle de la moyenne des voitures compactes et familiales.


Essai - Mercedes Classe C restylée : familiale exemplaire?

Dans l’habitacle, l’essentiel du remaniement en matière de design a porté sur la planche de bord. Elle comporte une nouvelle casquette à instruments qui s’étire au-dessus de l’écran couleur central pour mieux l’intégrer, un peu dans l’esprit de l’A4. Le nouveau combiné d’instruments à trois cadrans cylindriques à la surface anodisée et visuel intégré est parfaitement lisible. Les commandes sur la console centrale et les aérateurs sont redessinées,  et des nouveaux inserts décoratifs soulignent l’ambition haut de gamme de la Classe C. Globalement, la présentation intérieure progresse et la qualité de certains matériaux auparavant tout juste dignes d’un modèle Premium sont maintenant à niveau.

 

 

Gamme, prix et équipement : du mieux

Outre le volant enfin gainé de cuir de série (à 4 branches et 12 touches), la ligne Classic gagne la détection de somnolence Attention Assist, la radio Audio 20CD avec écran couleur 15 cm (5,8’’), les interfaces USB et Aux-In dans l’accoudoir central, un combiné d’instruments avec écran couleur de 11,4 cm (4.5’’), des feux de jour dans le pare-choc avant et les feux arrière à LED.

Les lignes Elegance et Avantgarde proposées toutes deux au même prix (2 900 € de plus que Classic) intègrent des éléments de l’ancien Pack (avec maintenant un avantage pour le client de 100 € en berline et de 200 € en break). Elles s’enrichissent des rétroviseurs (intérieur et extérieur gauche) jour/ nuit automatiques et rabattables (les extérieurs, hein ?) électriquement, de la banquette arrière rabattable 2/3-1/3 en berline et pour le break, de l’ouverture et fermeture électrique du hayon.

Essai - Mercedes Classe C restylée : familiale exemplaire?

Elegance et Avantgarde se différencient aussi davantage l’une de l’autre. La première joue l’ambiance ton sur ton, les inserts décoratifs frêne marron mat (ou ronce de noyer en option), tissu spécifique noir, gris ou beige, jantes alliage 7 branches doubles tandis que l’ Avantgarde qui illustre notre essai se singularise par son ambiance contrastée avec inserts aluminium foncé ou en frêne noir (option présente dans notre voiture), nouvelle génération de volants à trois branches –avec la centrale chromée- lancée sur le CLS plus agréable que le quatre branches des Classic et Elegance, tissu/similicuir noir ou gris alpaga, jantes alliage 5 branches doubles de 17’’ sur toutes motorisations et des blocs optiques avant foncés.

 

Afin de répondre aux souhaits d’une partie de la clientèle, apparaissent les finitions Elegance Executive et Avantgarde Executive qui évitent de dépenser 600 à 1 000 € de plus par rapport aux options séparées. Pour 3 350 € supplémentaires, elles disposent de série du système de navigation Becker Map Pilot (cartographie Europe3D par disque dur avec information trafic TMC et affichage des limitations de vitesse), et du Parktronic (PTS + aide au stationnement avant et arrière avec signaux visuels et acoustiques et fonction guidage) et, uniquement sur l’ Elegance Executive de la sellerie cuir (2 100 € sur les autres finitions), remplacé sur l’Avantgarde Executive des projecteurs bi-xénon à éclairage ILS (Intelligent Light System avec assistant de feux de route et feux de jour à LED, 1 700 € sur les autres finitions). Pour cette dernière, cela revient à dire que l’acheteur d’une C350 BE à plus de 50 000 € devra en passer par la case option pour disposer d’une peau de vache.

Globalement, le rapport prix/équipement s’améliore un brin, passant de médiocre à passable. L’augmentation se limite à 500 € pour l’Attention Assist, les feux de jour, l’interface USB et la fonction d’arrêt/redémarrage, sans compter le volant cuir multifonctions sur Classic.


Essai - Mercedes Classe C restylée : familiale exemplaire?

Parmi les nouvelles options, on retiendra l’avertisseur de franchissement de ligne et le détecteur d’angle mort, les offres de télématique nouvelle génération qui permettent un accès Internet et une navigation en 3D incluant la représentation des villes sous forme de maquettes, etc. Parmi les « classiques », le régulateur de distance DISTRONIC PLUS ou le recommandable Pack Advanced AGILITY (suspensions pilotées avec modes sport et confort à 1 200 €) qui garantit un compromis encore plus satisfaisant que le châssis de base. Le compromis, inchangé, entre la sécurité, le plaisir de conduire et le confort de suspension reste un des points forts de la Classe C.