Chez Renault le baromètre est au beau fixe. La firme au losange est celle qui a enregistré le plus fort taux de croissance en 2015 en Europe (+ 9,6% sur onze mois). Les clés du succès ? La relance du marché automobile (+8,7%) et surtout un plan produit qui n’a jamais été aussi riche depuis ces 20 dernières années. En 2015 Renault aura lancé le Kadjar, l'Espace et la Talisman. Un renouvellement qui se poursuivra en 2016 avec la Mégane, le Scénic, le Koleos, la Kwid et l’Oroch destinés aux pays émergents.

Pour rendre durable cette réussite, Renault compte énormément sur ses modèles à forte marge comme la Talisman et l’Espace, représentants de son haut de gamme. En l’absence de motorisations musclées, la tâche sera complexe pour venir chatouiller les modèles premiums comme la BMW Serie 5, l’Audi A6 et la Mercedes Classe E. En revanche, pour supplanter les « généralistes » comme la Volkswagen Passat, la Ford Mondeo et la Peugeot 508, la motorisation dci 130 est toute désignée. Cette puissance intermédiaire s’adresse davantage aux particuliers qu’aux professionnels (60 % des ventes), qui lorgneront principalement sur le dCi 110 ch et ses 95 g de CO2/km.

Ce moteur combine les avantages du 110 ch (consommations, émissions et tarifs serrés) et du 160 ch (couple généreux, belle allonge). Il est exempté de malus écologique (102 g de CO2/km), il peut bénéficier en option du fameux châssis à 4 roues directrices (4 Control) et pourra dans un avenir proche être associé à la boîte à double embrayage EDC. Ajoutez à cela un design original, de l’espace et un contenu technologique désormais au niveau et vous obtenez une berline capable de se distinguer sur le marché de la berline traditionnelle.

Essai - Renault Talisman dCi 130 : la nouvelle référence

C’est au volant d’une version dCi 130 BVM6 Intens (34 200 €), le cœur de gamme, que nous avons pu constater les vertus dynamiques de la Talisman. Le 4 cylindres profite essentiellement du poids contenu de la voiture (1430 kg) pour s’épanouir. Ce diesel d’habitude plein de peps est ici configuré pour offrir une conduite souple. Le couple maxi (320 Nm) est dilué au maximum par des rapports de boîte très longs. En résulte des consommations basses (6,2 l/100 km, relevée durant notre essai) et surtout un confort de conduite parmi les meilleurs diesels du marché. Pour schématiser, on en a toujours assez sous le pied pour dépasser, s’insérer ou s’extirper, mais c’est un peu juste lorsqu’il s’agit « d’envoyer ».

Le châssis concocté par Renault est d’une efficacité redoutable lorsqu’il est équipé comme c’est le cas ici des 4 roues directrices (option à 1 700 €). En ville, la grande berline braque comme une Mégane et se gare en un tournemain grâce aux différentes aides. En revanche circuler en agglomération s’avère plus délicat. Les énormes montants de pare-brise entachent la visibilité de trois quarts, ce qui oblige le conducteur à vérifier de la tête la présence de piétons à chaque coin de rue.

Sur les grands axes, le comportement est impérial. Le train arrière mobile lutte efficacement contre la force centrifuge qui a tendance à faire survirer le véhicule. L’arrière se cale naturellement sur le mouvement du train avant pour poser la voiture sur des rails. Plus d’oscillations, plus de ripage, dans les situations délicates, l’auto réagit sans mauvaise surprise. On est au top de la précision et de l’efficacité. En matière de confort aussi, la française marque des points. L’amortissement est tout bonnement exceptionnel. Les suspensions pilotées filtrent avec souplesse sans jamais verser dans la mollesse lorsqu’elles sont en mode « Confort ». On est à bord d’une berline silencieuse, confortable et agréable à conduire. En mode « Sport », elles se raffermissent et l’angle de braquage arrière devient plus prononcé. La française adopte alors un rythme sportif qui mériterait un moteur plus musclé. Au final, cette Talisman nous rappelle combien Renault sait fabriquer des voitures.


L'imposant montant du pare brise gêne la visibilité.
L'imposant montant du pare brise gêne la visibilité.
La tablette tactile 8,7 pouces est de série sur cette version Intens.
La tablette tactile 8,7 pouces est de série sur cette version Intens.
Le Multi-Sense gère l’amortissement, la direction et le système 4Control.
Le Multi-Sense gère l’amortissement, la direction et le système 4Control.

Financièrement, les tarifs subissent une inflation par rapport à la Laguna mais ils sont amortis par une dotation bien plus riche. La motorisation dCi 130 est disponible dès 31 200 € en finition Zen et elle embarque la climatisation, la navigation, les services connectés, le régulateur, les jantes alliage 17’’, etc. Cette offre est compétitive face à des concurrentes comme la Peugeot 508 Bluehdi 120 Access (28 150 €) et Volkswagen Passat Bluemotion (29 030 €) qui font l’impasse sur la navigation et les services connectés. Une finition dédiée aux professionnels est aussi proposée par Renault à partir de 32 600 €. Enfin notre version d’essais, en finition Intens avec l’option 4 roues directrices atteint 35 900 €, elle y ajoute le grand écran vertical de 8,7 pouces, les feux 100% LED, les roues de 18 pouces et une batterie d’aides à la conduite comprenant, entre autres, freinage d’urgence automatique en ville, régulateur de vitesse adaptatif et lecture des panneaux.