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Essai - Renault Talisman 1.7 Blue dCi 150 : bruyante dépollution

Dans Nouveautés / Nouvelles versions

Manuel Cailliot

La Renault Talisman n'est plus une inconnue, loin de là. Mais les nouvelles normes de pollution lui imposent un renouvellement complet de ses motorisations diesels. Il fallait donc la reprendre en main. Voici l'essai du 1.7 Blue dCi 150, en finition Intens.

Essai - Renault Talisman 1.7 Blue dCi 150 : bruyante dépollution

En bref

Nouveau moteur diesel 1.7 Blue dCi 150

Respecte les dernières normes de pollution

À partir de 32 500 €

Voilà plus de trois ans que la grande berline du constructeur au losange use le bitume de nos belles (ou moins belles) routes. Avec il faut le dire, une pointe déception de la part de Renault, qui espérait des chiffres de vente plus flamboyants. Déjà pas brillants jusqu'ici, ils sont encore pires depuis l'arrivée de la nouvelle Peugeot 508 sur le marché.

Mais depuis son lancement, d'autres événements sont venus chambouler sa carrière. Comme celle de toutes les autos d'ailleurs ! On parle ici des nouvelles normes de pollution Euro 6d-temp , mais aussi du nouveau cycle d'homologation, le WLTP (procédure d'essai mondiale harmonisée).

Jusqu'ici, la Talisman était dotée, en diesel, de moteurs 1.5 dCi 110 et 1.6 dCi 130 et 160. Des moteurs dotés de systèmes de dépollution basiques pour filtrer les Nox (oxydes d'azote), en l'occurrence un piège à Nox.

Insuffisant pour satisfaire aux nouveaux seuils fixés par l'Europe, 80 mg/km, mais surtout, à respecter aussi en conditions réelles de conduite, avec un coefficient de 2,1, soit 168 mg/km en conduite réelle. Un seuil qui tombera à 120 mg/km en janvier 2020 (coef. 1,5).

Pas de modifications sthétiques avec ce nouveau moteur. La proue est toujours ornée des feux de jours en forme de C.
Pas de modifications sthétiques avec ce nouveau moteur. La proue est toujours ornée des feux de jours en forme de C.
Le profil est élancé, il faut dire que la Talisman est grande avec ses 4,84 m. Le blanc nacré, rare, lui va plutôt bien.
Le profil est élancé, il faut dire que la Talisman est grande avec ses 4,84 m. Le blanc nacré, rare, lui va plutôt bien.
La malle de coffre est moins pratique qu'un hayon, mais cache une soute volumineuse de 608 litres (oui, on a eu un souci avec un feu...).
La malle de coffre est moins pratique qu'un hayon, mais cache une soute volumineuse de 608 litres (oui, on a eu un souci avec un feu...).

 

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Pour faire face, Renault a revu de fond en comble la dépollution de son 1.5 dCi, et sorti un tout nouveau 1.7 dCi, celui que nous essayons ici. Leur appellation "Blue dCi" veut bien dire ce qu'elle veut dire. Fini le piège à Nox, bonjour le système SCR (réduction catalytique sélective), qui fonctionne avec l'additif Adblue (à base d'urée) et un injecteur supplémentaire au niveau de la ligne d'échappement, qui permet de décomposer les Nox en diazote et en eau (pour schématiser). Un système SCR qui permet de réduire de 90 à 95 % les rejets de Nox. Mais qui impose, grande nouveauté pour les possesseurs de Renault, de faire le plein d'Adblue régulièrement.

 

Un nouveau bloc paresseux, mais sobre

Ce 1.7 développe donc 150 ch et 340 Nm de couple, et rejette 122 g de CO2 par km, ce qui lui vaut un petit malus écologique de 60 €. Il remplace à la fois le 1.6 dCi 130 et le 1.6 dCi 160, et n'existe pour le moment qu'en boîte manuelle 6 rapports. Si vous voulez de l'automatisme, il faudra vous tourner vers le nouveau 2.0 dCi 160 EDC.

Le nouveau 1.7 Blue dCi développe 150 ch et 340 Nm de couple, un peu en rerait de l'ancien 1.6 dCi 160. Il faut dire qu'il perd un turbo sur les deux au passage.
Le nouveau 1.7 Blue dCi développe 150 ch et 340 Nm de couple, un peu en rerait de l'ancien 1.6 dCi 160. Il faut dire qu'il perd un turbo sur les deux au passage.

En adoptant ces nouvelles technologies anti-Nox, le 1.7 Blue dCi change de tempérament par rapport au 1.6. Déjà, et même s'il développe 10 ch de moins que le 1.6 160 ch, il perd énormément en performance. Le 0 à 100 km abattu en 10,3 secondes contre 9,4 le prouve. Et les reprises pâtissent aussi d'une réduction du couple de 380 à 340 Nm. Décidément, ceux qui veulent un peu plus de punch devront se tourner vers le 2.0 160 ch.

Par rapport à la concurrence, la Talisman fait aussi grise mine. Une Volkswagen Passat de puissance équivalente passe de 0 à 100 en 8,7 s. Une Peugeot 508 BlueHDI 160, proposée uniquement en boîte auto, annonce 8,4 secondes ! Pas étonnant, à ce compte, que la Renault semble poussive, à l'accélération comme en reprise.

Attention, entendons-nous bien, elle est tout à fait suffisante pour satisfaire la majorité des conducteurs. Elle ne peine dans aucune situation. Mais tout est relatif, et on a toujours l'impression qu'il manque quelques chevaux sous la pédale. Une sensation que nous avions aussi éprouvé lors de l'essai du Grand Scénic doté de ce même nouveau moteur.

De plus, demander à ce nouveau bloc le meilleur de lui-même impose de cravacher et de monter dans les tours. Ce qu'il n'aime pas, et il le déclare très "bruyamment". Le 1.6 remplacé était bien plus policé à ce niveau, celui-ci s'exprime avec force lors des accélérations et des reprises. Ces dernières sont placides sur les derniers rapports, il faut donc "tomber" une ou deux vitesses pour réaliser des dépassements rapides, et supporter alors la voix rocailleuse du bloc. La commande de boîte est heureusement agréable. À vitesse stabilisée, tout rentre dans l'ordre, et ce sont seulement quelques rares bruits d'air et de roulement qui viennent troubler la quiétude sur autoroute.

 

Là où ce 1.7 se distingue en bien par contre, c'est au niveau de la consommation. Si certaines concurrentes font encore mieux (un demi-litre de moins pour la Passat par exemple), la Talisman affiche tout de même une remarquable sobriété. Sur un parcours varié dont pas mal d'autoroute et de traversée de zones urbaines, on arrive à une moyenne calculée de 6,3 litres pour 100 km. C'est un peu mieux que le 1.6 dCi 160 remplacé, pour lequel nous avions constaté 6,9 litres à l'époque. Et c'est un bon litre de moins que le Grand Scénic doté du même moteur, preuve encore une fois de la suprématie des berlines en termes d'aérodynamique (0,27 de Cx pour la Talisman, 0,30 pour le Grand Scénic), avec de plus une surface frontale bien moindre.

 

La mécanique, vous l'aurez compris, est donc tout de même assez décevante globalement, surtout niveau bruit et performances. Le prix à payer pour moins polluer ? Il semblerait...

 

Le moteur change, le reste... pas d'un iota

Pour le reste, la Talisman garde ses qualités et défauts originels. Elle est spacieuse et habitable pour les passagers qui seront bien accueillis sur une confortable banquette arrière. Les bagages seront à l'aise dans une soute de 608 litres, un des meilleurs volumes de la catégorie avec la Passat. Mais la malle est moins pratique que le hayon de la nouvelle 508 et la marche de coffre est importante, il faut le savoir.

L'habitabilité arrière de la berline Renault est remarquable. On a beaucoup de place pour les jambes et pour la tête.
L'habitabilité arrière de la berline Renault est remarquable. On a beaucoup de place pour les jambes et pour la tête.
La malle de la Talisman est moins pratique que le hayon de la nouvelle 508, mais le volume de 608 largement supérieur aux 487 de la sochalienne.
La malle de la Talisman est moins pratique que le hayon de la nouvelle 508, mais le volume de 608 largement supérieur aux 487 de la sochalienne.

 

L'habitacle est bien fini globalement, mais il est clair que l'on ne se trouve pas dans un véhicule premium. Les matériaux sont doux au toucher mais tout le bas de planche de bord est plus roturier. Le dessin est classique avec l'originalité (qui tend à ne plus en être une) d'une tablette tactile verticale de 8,7 pouces. Le principal défaut de la Talisman est en réalité d'avoir une planche de bord qui ressemble à celle de la petite sœur Mégane. Ce qui est flatteur pour celle dernière, certes, mais dans l'autre sens, c'est moins... statutaire.

La planche de bord n'est pas mal finie, non. Les assemblages sont même bons, les matériaux corrects. Mais, par trop ressemblante à celle de la Mégane, elle ne fait pas très haut de gamme, et très classique, comparée à celle bien plus moderne de la rivale 508.
La planche de bord n'est pas mal finie, non. Les assemblages sont même bons, les matériaux corrects. Mais, par trop ressemblante à celle de la Mégane, elle ne fait pas très haut de gamme, et très classique, comparée à celle bien plus moderne de la rivale 508.

Les commandes classiques tombent bien sous la main, à l'image de celles de la climatisation, mais le système multimédia R-Link 2 confirme son statut de plus compliqué et anti-ergonomique du marché. On se perd dans les menus et les sous-menus. Il faut un temps infini pour s'y habituer, ce qui dessert la facilité de conduite et d'utilisation.

Par contre les rangements sont nombreux et de bonne contenance, un bon point.

 

Sur la route, la Talisman fait preuve d'un grand confort, sans verser dans la molesse. Les longs voyages se font agréablement, sans fatigue. Seul le moteur gronde à l'accélération. (photo Renault)
Sur la route, la Talisman fait preuve d'un grand confort, sans verser dans la molesse. Les longs voyages se font agréablement, sans fatigue. Seul le moteur gronde à l'accélération. (photo Renault)

Volant en main, la Talisman fait preuve d'un confort remarquable, sans devenir pataude pour autant. On est loin du dynamisme d'une 508, mais on peut conduire de façon enlevée sans arrière-pensée. Notre modèle d'essai n'était pas équipé de la suspension pilotée et des 4 roues directrices. Mais le compromis confort/tenue de route réussi permet de s'en passer sans problème. Par contre, dépourvue de ce système, la Talisman devient compliquée à gérer en manœuvre et dans les rues étroites. Son rayon de braquage devient en effet très important et rend nécessaire une grande attention, et de s'y reprendre à deux fois quand il s'agit de se faufiler.  À noter que le stop and start est plus agréable que dans le Scénic, mais pas parfait. Il occasionne encore quelques soubresauts en conduite urbaine. Mais rien de rédhibitoire.

 

Un équipement complet mais quelques mesquineries

La finition Intens est complète niveau équipement de confort et aides à la conduite. Mais on déplore quelques mesquineries comme l'absce de caméra de recul ou de sièges à réglages électriques.
La finition Intens est complète niveau équipement de confort et aides à la conduite. Mais on déplore quelques mesquineries comme l'absce de caméra de recul ou de sièges à réglages électriques.

Côté équipement, notre niveau Intens est le plus élevé doté de ce nouveau moteur, et se situe juste avant le haut de gamme Initiale Paris, disponible avec les 2.0 160 et 200 ch. Si la dotation est assez complète : navigation, climatisation bi-zone, reconnaissance des panneaux de signalisation, aide au maintien dans la voie, régulateur de vitesse adaptatif, accès et démarrage main-libre, siège conducteur massant, compatibilité Android Auto et Apple car play, pare-brise acoustique, on constate aussi quelques mesquineries comme l'absence de caméra de recul (une option qui fait partie d'un pack à 1 270 € avec avertisseur d'angle mort et ouverture main libre du coffre). À ce niveau de gamme c'est étonnant. Et les sièges sont à réglage manuel. Si on veut de l'électrique, il faut passer à la finition Initiale Paris et donc au moteur 2.0 160 ch plus cher également.

Cela dit, avec un prix fixé à 35 300 €, la Talisman ainsi dotée garde un exceptionnel avantage en termes de rapport prix/prestation/équipement. Une Passat au même niveau est environ 4 000 € plus onéreuse, une 508 également. Seule la Ford Mondeo peut rivaliser, comme d'habitude.

 

Enfin terminons avec le style, qui ne bouge tout simplement pas d'un poil pour accompagner cette mise à jour technique. La Talisman reste donc une grande berline statutaire (4,84 m), non dénuée de charme et qui en impose de nuit avec des signatures lumineuses bien reconnaissables et assumées. Rare, le blanc nacré de notre modèle d'essai lui va comme un gant. Cependant, très classique, elle aura du mal à résister aux assauts de la plus moderne 508, et ses airs de coupé.

Encore heureux qu'elle soit abordable, donc. Dans le cas contraire, il ne lui resterait plus beaucoup d'arguments à faire valoir.

 

Chiffres clés *

  • Longueur : 4,84 m
  • Largeur : 1,86 m
  • Hauteur : 1,46 m
  • Nombre de places : 5 places
  • Volume du coffre : 608 l / 1022 l
  • Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
  • Carburant : Diesel
  • Taux d'émission de CO2 : 122 g/km
  • Bonus / Malus : NC
  • Date de commercialisation du modèle : Novembre 2018

* pour la version 1.7 DCI 150 BLUE INTENS.

Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.

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