
Thierry Metroz, responsable du style DS,
Futures DS, nouvelle identité design pour les « C », arrivée de la voiture « essentielle ». Plus que jamais, Citroën est sur tous les fronts ! Caradisiac a rencontré Thierry Metroz, responsable du style DS, qui a très pudiquement laissé filtrer quelques indices sur le futur de la marque. Savoureux, forcément, et riche d'enseignements.
Chez Citroën, depuis le 1er juin dernier, la ligne DS possède officiellement sa propre direction du design, distincte de la ligne « C » : trop foisonnant malgré un gros ralentissement en 2012, le plan produit a nécessité cette scission. Après avoir chapeauté tout le style Citroën, Thierry Metroz, arrivé fin 2009, se consacre exclusivement aux prochaines DS. Cet ancien ponte de Renault Design (il y a notamment signé le regard malicieux de la première Twingo et le génial Avantime) laisse échapper sa satisfaction d’avoir accompli plusieurs « bébés » avant de se consacrer entièrement aux DS… Parmi eux, le projet de voiture essentielle, fille de l’étude C-Cactus de 2007. Malgré un silence radio depuis plus de deux ans, celle connue en interne comme le projet e3 fait bel et bien partie des plans de Citroën : produite à Madrid dès la fin 2013, elle sortira au premier semestre 2014.

Malgré un silence radio depuis plus de deux ans, la C Cactus connue en interne comme le projet e3 fait bel et bien partie des plans de Citroën : produite à Madrid dès la fin 2013, elle sortira au premier semestre 2014.
Cette 2CV des temps modernes, allégée en superflu, hyper-audacieuse, promet une véritable révolution philosophique: la fin de l’empilement, des équipements inutiles, de la lourdeur, et l’avènement d’une simplicité revendiquée, une forme de « sobriété heureuse » pour vivre la crise sans avoir l’impression de revenir en arrière. Alors, elle est comment, cette future voiture essentielle ? Metroz sourit, car défense de parler : on sait juste qu’elle ne suivra pas le thème de style du prototype C-Cactus : « vous savez, nous sommes frustrés, car ces projets, ce sont nos bébés… on a envie de les montrer, mais nous ne pouvons pas… Il n’y a plus longtemps à attendre. »
Citroën semble n’avoir pas encore acté sa présentation au salon de Francfort de septembre 2013, car l’année sera bien remplie pour les Chevrons, entre le restylage de la C3 et le remplacement des C4/Grand C4 Picasso, qui seront les premiers à porter la nouvelle identité visuelle des Citroën de la Série C, avec un regard à deux étages, comme sur le sympathique concept Tubik. Principe qui, confie Metroz, sera « récurrent mais pas systématique. »

Le principe d'un regard à deux étages, comme sur le sympathique concept Tubik «sera récurrent mais pas systématique ».
Comment s’insérera la voiture essentielle « e3 », qui, si elle connaissait le succès, pourrait devenir une gamme « ID » parallèle au même titre que DS ? Mystère, mais les quelques chanceux qui ont vu la voiture sont unanimes : le modèle de série ressemblera… à un concept car, tant il surprend, y compris à l’intérieur, où Citroën promet une rupture technologique - mais il est encore trop tôt pour savoir ce dont il s’agit précisément. Peut-être une climatisation révolutionnaire, dont le compresseur compacté permettrait d’alléger le design de la planche de bord… mais rien n’est acquis. « Nous avons montré la voiture à des gens, en interne, des publicitaires pour qu’ils commencent à réfléchir sur l’histoire qu’on peut raconter autour… D’habitude, ils ne restent que 5 minutes à regarder les maquettes. Là, ils restaient 20/25 minutes, on avait du mal à les déloger tant la voiture est incroyable. » La « e3 » n’ira pas aussi loin que la C-Cactus : elle possédera un embryon de planche de bord, indispensable pour rassurer les acheteurs… une clientèle qui veut rouler écolo, sans dépenser plus : la voiture de série devrait être vendue autour de 15 000 euros, et elle devrait proposer à terme l’hybridation. Sa grande légèreté semble plus la destiner à un moteur essence, pourquoi pas le 3 cylindres PSA tout juste glissé sous le capot de la DS3. Motus, on n’en saura pas plus.
Au Mondial, près de la Numéro 9, star du stand, Thierry Metroz ne cache pas sa satisfaction : « La stratégie design pour les deux prochaines générations de DS est prête. Le principe de calandre que nous avons retenu est celui de la Numéro 9, avec ces chromes sculptés qui se prolongent dans les optiques. Ces phares « en diapason », qui emploieront la technologie LED avec les clignotants à défilement feront aussi partie de l’identité des futures DS. Ce visage peut être appliqué à n’importe quelle catégorie, n’importe quel concept. » Fondatrice, la Numéro 9 constitue pourtant un sérieux revirement par rapport à l’étude Métropolis de 2010 : « la Métropolis avait été dessinée à Shanghai, elle était très orientée vers le marché chinois… alors que la Numéro 9 a un design global.»

« La stratégie design pour les deux prochaines générations de DS est prête. Le principe de calandre que nous avons retenu est celui de la Numéro 9, avec ces chromes sculptés qui se prolongent dans les optiques ».
Chez PSA, malgré l’ambiance morose, malgré l’absence de cash qui ralentit les projets, malgré les doutes qui entourent l’alliance avec General Motors, on semble avoir une idée plus que précise de ce qu’incarnera le blason DS d’ici une dizaine d’années : une Audi à la française, en plus accessible. « Il faut avoir un principe de calandre ancré dans le temps, immuable, sinon, dans le haut de gamme, vous n’êtes pas crédible. » explique Metroz. La calandre de la Numéro 9, attendez-vous donc à la voir circuler dans les rues d’ici trois ans, même si elle ne prendra pas tout à fait la même forme. La glace protectrice qui évoque la SM, déjà testée sur le concept car Tubik, ne sera pas appliquée en série pour deux raisons : elle empêche le refroidissement, et, à l’endroit où elle est placée, est trop exposée aux graviers, aux salissures, au vieillissement. Par ailleurs, le sympathique rétroéclairage de la calandre restera un doux rêve, car toute lumière qui n’est pas du domaine de l’éclairage routier est considérée… comme enseigne lumineuse, d’un point de vue légal.
Une Audi à la française, en plus accessible
Dans les années à venir, la gamme DS va prendre beaucoup, beaucoup d’importance. Le choix risque de ne pas se limiter aux DS3, DS4, DS5 et aux trois autres modèles programmés en Chine : une DS4 à coffre largement recarrossée, un crossover de milieu de gamme, et une grosse berline familiale du gabarit de la C5… qu’elle pourrait finir par remplacer. D’autres projets sont en cours de réflexion, mais difficile d’en savoir plus ! Une émancipation particulièrement visible des DS est à prévoir , confirme Thierry Metroz « Nous allons différencier encore plus la ligne DS de la ligne C, y compris dans le style des habitacles ». De là à penser que la remplaçante de la DS3 ne sera plus apparentée à la future C3, il n’y a qu’un pas… Le plan produit de Citroën évolue constamment. Le principe d’une petite DS2 dérivée du concept car Revolt, tant fantasmée par la presse automobile, est tout sauf validé, bien que le département style mène un intense lobbying en ce sens. La difficulté reste économique : PSA ne dispose pas vraiment d’une plate-forme compatible à la fois en termes de taille et de coût : celle de la petite C1 n’a pas voix au chapitre, car c’est Toyota qui en détient les droits. Celle de la C3 pourrait être trop coûteuse : chez PSA, on émet de vifs doutes sur la rentabilité industrielle de l’Opel Adam, développée sur une plate-forme raccourcie de catégorie supérieure, celle de la Corsa. Et la DS2 ? A croire Metroz, «le dossier est sur la table, mais pas encore rangé. » Tant qu’il y a de la vie…
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Par Anonyme
« une Audi à la française, en plus accessible »
Voilà, tout est dit :
- "à la française", comprenez une qualité moindre tant on connait les "compétences" des constructeurs français en matière de Premium (qualité "perçue" côté français, qualité intégrale côté teutons)
- "en plus accessible", on en rajoute une couche : qualité moindre et en plus à pas cher. Donc rien de bon là non plus. Surtout pour retrouver des options minables comme les feux de jour à LEDs en option sur certains modèles de "DS" et des motorisations très largement insuffisantes pour le "standing", voire carrément indigentes (la présence par exemple du petit moteur 1.4e 75cv sur la DS3 !!).
PSA continue les mêmes erreurs pour le haut de gamme (Renault aussi, d'ailleurs) : fausse qualité qui vieillit très mal (pelliculage des plastiques, résistance d'assemblage de ces mêmes plastiques, etc.), motorisations identiques à celles des modèles d'entrée de gamme.
« Le nouveau big bang de Citroën »
Ah bon ? Où ça ?? Ah oui, dans la presse et dans les têtes des nombreux admirateurs crédules. 'Faut bien que les maketeux puissent vivre, en même temps...
Cela dit, Audi n'est si admirable, car une Audi (comme une Béhème ou une Merco) est très largement surcotée et la moindre réparation n'est rien d'autre qu'une remise à neuf de presque tout et n'importe quoi (si, si, lisez une facture de réparation d'Audi, au delà du prix c'est parfois assez édifiant). En revanche, ces trois marques vieillissent plutôt bien passé les barres de 5 et 10 ans... Chez les constructeurs français, c'est nettement plus aléatoire.
Par ab2o12
Ils n'ont que ça à faire chez PSA ?
Des concepts car qui ne donneront pas lieu à des modèles de séries... Ni même à des qui y ressembleront ( Alpine/Dézir)...
Par Anonyme
Faudrait preciser que Alpine et Dezir c'est du Renault et pas du PSA. On peut au moins reconnaitre que PSA est en train de bosser sur son avenir, quant a la qualite, elle a deja fait un bon en avant avec 508 et DS5, je croit qu'il faut attendre pour voir et esperer. Qui vivra verra, ils peuvent encore nous surprendre.
Par Anonyme
PSA ca serait bien qu'au lieu de mettre la totalité de leur meilleure technologie sur des concepts puissent l'adapter un petit peu sur les prochaines voitures. Car malgré que je suis citroen depuis toujours, je trouve que malgré les efforts en qualité et fiabilité on a trop baissé, en design citroen est reste au top faut l'avourer. Après je reproche le SAV citroen et peugeot très honteux, depuis que j'ai acheté le nouveau C5 j'ai eu que des problèmes mécaniques et électroniques et ils veulent même pas prendre la peine de s'en occuper, après avoir vu d'autres propriétaires j'ai pu constater que d'autres sont dans le même soucis que moi. Bref pour dire que je suis entièrement OK avec le commentaire plus haut, PSA devrait faire autre chose que des véhicules qui sortiront jamais. (Message pour caradisiac, vos codes à écrire pour valider un commentaire, c'est mal fait et nul sans parler de vos publicités qui débordent de partout, c'est honteux de faire avaler aux gens vos bêtises, merci)
Par Anonyme
Anonyme le 03 Octobre 2012 à 19h59
Sur un autre site, un journaliste a discuté avec un représentant de Citroen, il a dit "par exemple la Onyx ne sortira jamais, et la technologie qui va avec aussi, nous ne voulons pas arriver au même niveau que les allemands ou les italiennes..." Si je trouve le lien je vous le montre. Ce qui veut dire c'est que les patrons de PSA cherchent à couler l'entreprise française automobile, c'est à dire valider des véhicules banals et pas beau et pas fiable et garder les véhicules qui pourraient améliorer la marque dans un garage.
Par roc et gravillon
Ça fait plaisir un article un brin plus fouillé qu'à l'habitude, où l'on laisse le temps à l'interlocuteur de s'exprimer.
Pour ce qui est de la gamme DS, on aurait sans doute préféré un gars de la technique, juste histoire d'envoyer deux trois signaux positifs vers la clientèle potentielle, car sur les deux premiers modèles du moins, le désert technologique est juste risible.
Alors, maintenant, interview intéressante. Mais que penser de l'histoire des glaces type ceux vus sur la SM et des arguments fumeux s'ensuivant.
Eh, comment elle faisait le grand coupé pour refroidir son gros V6, bien planqué tout au fond de la baie moteur. Et des vitrages qui sauraient résister aux projectiles, on savait faire il y a 40 ans et on en serait incapable actuellement ?
Par Anonyme
Comme le dit le texte à la fin :"PSA ne dispose pas vraiment d’une plate-forme compatible à la fois en termes de taille et de coût : celle de la petite C1 n’a pas voix au chapitre, car c’est Toyota qui en détient les droits. Celle de la C3 pourrait être trop coûteuse : chez PSA, on émet de vifs doutes sur la rentabilité industrielle de l’Opel Adam, développée sur une plate-forme raccourcie de catégorie supérieure, celle de la Corsa. Et la DS2 ? A croire Metroz, «le dossier est sur la table, mais pas encore rangé. » Tant qu’il y a de la vie… "
Il faut bien que les designer s'amuse, la création est le fruit de la réussite. Mais pour moi Citroën ne sortira rien de tout cela. Il n'ont plus les moyens. Trop de concurence, mieux vaut se concentrer sur le segment A et B.
Qui mettrait autant d'argent dans une française ? Ds5 et ds4 tout comme 3008 sont pour beaucoup des autos de sociétés.
Autant de développement c'est mettre en péril la marque. Les patrons marketeux de PSA ne savent pas vraiment réfléchir, ni travailler d'ailleurs.
Lisez ceci :
http://www.lepoint.fr/auto-addict/strategie/psa-ouvre-la-porte-aux-importations-chinoises-avec-la-vente-de-gefco-20-09-2012-1508446_659.php
Par Anonyme
l'industrie automobile fonctionne comme la météo tributaire du vent qui souffle où il veut; il y a tant de paramètres à gérer, les normes européennes, la pression des lobbies, l'effet de mode, la versatilité des clients, les coûts de recherche et développement, la concurrence, l'appétit des actionnaires...
Mais il y a trop de cols blancs grâcement payés qui plombent le prix des voitures.
et ça doit être pire en Allemagne quand on voit le prix de vente d'une Audi A1 par exemple ou du moindre SUV de base.
Par ab2o12
" (la présence par exemple du petit moteur 1.4e 75cv sur la DS3 !!). "
Audi A1 1.2 Tfsi 86ch
Mercedes E200 136ch
Bmw 316d 116ch
Tais toi un petit Troll
Par Anonyme
En réponse à Anonyme
« une Audi à la française, en plus accessible »
Voilà, tout est dit :
- "à la française", comprenez une qualité moindre tant on connait les "compétences" des constructeurs français en matière de Premium (qualité "perçue" côté français, qualité intégrale côté teutons)
- "en plus accessible", on en rajoute une couche : qualité moindre et en plus à pas cher. Donc rien de bon là non plus. Surtout pour retrouver des options minables comme les feux de jour à LEDs en option sur certains modèles de "DS" et des motorisations très largement insuffisantes pour le "standing", voire carrément indigentes (la présence par exemple du petit moteur 1.4e 75cv sur la DS3 !!).
PSA continue les mêmes erreurs pour le haut de gamme (Renault aussi, d'ailleurs) : fausse qualité qui vieillit très mal (pelliculage des plastiques, résistance d'assemblage de ces mêmes plastiques, etc.), motorisations identiques à celles des modèles d'entrée de gamme.
« Le nouveau big bang de Citroën »
Ah bon ? Où ça ?? Ah oui, dans la presse et dans les têtes des nombreux admirateurs crédules. 'Faut bien que les maketeux puissent vivre, en même temps...
Cela dit, Audi n'est si admirable, car une Audi (comme une Béhème ou une Merco) est très largement surcotée et la moindre réparation n'est rien d'autre qu'une remise à neuf de presque tout et n'importe quoi (si, si, lisez une facture de réparation d'Audi, au delà du prix c'est parfois assez édifiant). En revanche, ces trois marques vieillissent plutôt bien passé les barres de 5 et 10 ans... Chez les constructeurs français, c'est nettement plus aléatoire.
Vision très simpliste et caricaturale: dire qu'on n'atteindra pas le niveau de qualité proposé par les 3 grands Mercedes, BMW et Audi: c'est aussi de l'humilité et du réalisme. L'expérience sur un produit s'acquière en dizaine d'années, il ne suffit pas de le déclarer pour le maîtriser.
Qui achètera une Citroën au même tarif qu'une des 3 marques citées ci-dessus?
La qualité a un prix, un client Mercedes paye aussi pour cela. La problématique est complexe, l'essentiel étant de proposer une voiture qui en offre pour son argent. Si la gamme DS est un peu moins cher, ce qui est logique par ailleurs, mais offre des prestations en rapport avec le tarif: elles rencontreront le succès.
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