Ca n'est pas commun, certes, mais la réalité est que les doublons existent et sont plus répandus qu'il n'y parait. Il y a encore quelques années (avant Internet), l'éloignement, le fouillis ambiant qui regnait dans le monde de l'expertise, permettaient à 2 collectionneurs de posséder 2 autos du même numéro de chassis sans que jamais ils ne se rencontrent.

Le développement des rencontres d'anciennes et surtout le recensement par internet des numéros de série des autos officielles, puis aujourd'hui, la création du service Historique de Ferrari, il est difficile de se trimballer avec un faux pourtant souvent authentifié !

Le cas de la Ferrari 330 P 1964 n° 0818 de Hill et Bonnier est symptomatique. Le problème ? Elles sont 2 !

L'une est au musée Ferrari de Maranello et l'autre, entre les mains d'un collectionneur autrichien et tous deux affirment posséder l'original. Et ça depuis 8 ans !

La Justice de Modene a donc envoyé des experts sur l'affaire pour enfin régler le problème une bonne fois pour toutes. Le "perdant" s'irritera certainement d'avoir perdu 2 millions d'euros en moins d'une minute !

Il n'existe à priori que 3 Ferrari 330 P au monde. la 0820 est aux USA, la 0822 est en France et la 0818 est en Italie ... et en Autriche !

La provenance de celle du musée Ferrari est étonnante. Sandra Lodi explique que 'son' modèle a été acheté à un certain Signor Violati qui lui même l'avait acquise lors d'une vente aux enchères du ...FBI. Elle avait été saisie à un gros dealer de drogue de l'époque ! Mais d'après Sandra Lodi, tout l'historique de l'auto est connu.

C'est ce qu'affirme également Egon Hofer, le propriétaire autrichien de 'l'autre' 330 P 0818. Hofer aurait acheté cette auto en 1967 avec tous les documents authentifiants.

Qui a tort, qui a raison ?

Le plus désolant est qu'ils ont peut être raison tous les 2 ! En effet, les autos de course accidentées étaient parfois vendues en pièces et ensuite remontées. Il peut donc y avoir des parcelles d'authenticité sur les 2 autos. Il n'y a qu'à consulter l'énorme dossier constituer par Jim Glickenhaus pour tenter de faire authentifier sa Ferrari P3/4 ( pas sa P4/5 qui est neuve bien sûr) pour se rendre compte que tous n'est pas simple.

Mais selon Gianni Rogliatti, expert es Ferrari, ce sont les numéros poinconnés sur le chassis, le moteur et la boite qui feront foi. On sait où les trouver et de quelle façon ils ont été frappés. Si l'analyse est faite correctement, on saura quelle est la voiture falsifiée !

Il ne peut en rester qu'une !

source AMS