Alors que le gouvernement annonçait la semaine dernière la signature d'un accord entre constructeurs automobiles et collectivités locales concernant le déploiement d'un réseau de points de recharges destinés aux véhicules électriques, l'association France Nature Environnement a souhaité se pencher sur le tarif réel de cette future installation. Qu'il s'agisse du coût économique ou du coût écologique, pour la FNE, tout le monde est perdant.


L'association rappelle en effet que ce sont plusieurs centaines de millions d'euros qui seront investis dans ce chantier d'envergure nationale, et ce pour alimenter des véhicules qui ne devraient pas « représenter plus de 10% du marché automobile d’ici à 2020 ». Une dépense inutile ? Pour Michel Dubromel, Responsable Transports à FNE, il vaudrait mieux penser à développer les réseaux de transports en commun : « Les constructeurs automobiles sont libres de leurs choix industriels. Mais que l’Etat et certaines collectivités locales se ruent sur ce marché, avec des investissements publics massifs, et sous couvert de développement durable, c’est largement oublier les besoins financiers des autres mobilités. Un kilomètre parcouru en transport en commun c’est deux fois plus d’emplois qu’un kilomètre en voiture ! »

Côté environnement, la FNE n'est pas non plus satisfaite des choix du gouvernement en matière de véhicules électriques et affirme que prendre cette direction conduira dans l'avenir « à une augmentation des émissions de CO2 et de la dépendance énergétique », rappelant que les nouvelles normes pour les voitures neuves en matières d'émissions de CO2 s'appliquent à l’ensemble des voitures vendues par chaque constructeur. Pour Céline Mesquida, Chargée de mission Transports à FNE, développer le parc électrique dans ces conditions ne fera qu'entraîner une augmentation des émissions de CO2 : « Si on développe les voitures électriques sans prendre en compte l’ensemble des ventes de véhicules thermiques, c’est bel et bien à une augmentation des émissions de CO2 et de consommation de pétrole que l’on va assister ! Pour chaque voiture électrique vendue, les constructeurs pourront continuer à vendre des voitures thermiques énergivores émettant largement plus de 130 g/CO2/km. La législation européenne ne doit pas faire de la voiture électrique un permis de polluer ! ».


FNE souligne pour finir que pour être en accord avec les engagement du Grenelle de l’environnement, soit 20% de réduction des GES d’ici à 2020, les investissements doivent être en priorité axés sur le développement du fret ferroviaire et des transports collectifs.