Plusieurs constructeurs ne participeront pas à l'édition 2009 du salon de Francfort. Les principaux intéressés nous expliquent les raisons de cette absence remarquée. Des réponses essentiellement d'ordre financier qui laissent souvent entrevoir une préférence pour Genève.

Printemps 2009. Alors que la crise bat son plein dans le secteur automobile, Honda annonce qu’il ne participera pas au prochain Salon de Francfort. Quelques semaines plus tard Nissan lui emboîte le pas suivi par Mistubishi, Cadillac et Chevrolet. Une hécatombe qui laisse présager un salon des plus lugubres car en voyant la liste des absents s’allonger, les professionnels du milieu se sont même questionnés si Francfort aurait bien lieu.

Peu de temps après les constructeurs ont tenu a rassurer le public en confirmant par le biais des médias leur présence à Francfort. Un salon qui figure tout de même dans le top 5 des grands rendez-vous internationaux. Pas de doute, le salon de Genève fait figure de numéro 1 sur le vieux Continent en terme d’image. Loin devant Francfort… et devant Paris ?

Honda : « Notre absence à Francfort est difficile »

Le constructeur japonais est le premier à avoir annoncé, au 1er avril, son absence au salon international de Francfort. La firme japonaise répondait présente depuis 1965 à ce salon, mais la crise financière actuelle l’a emportée sur le plan de communication du constructeur. « Un salon international et toute la logistique, cela se compte en million d’euros. Notre absence à Francfort est difficile. Il s’agit d’un très gros rendez-vous, mais les charges financières sont trop importantes. Et dans ce contexte mieux vaut privilégier la raison ». Cette absence à Francfort fait suite au plan de rigueur instauré par Honda, qui avait également annoncé au printemps sa non participation au Mondial du 2 roues (annulé depuis). Le constructeur, aux finances pourtant saines, subit de plein fouet la crise comme les autres constructeurs japonais, du fait d’un taux de change négatif en ce qui concerne les exportations.

Chevrolet : « l’absence de nouveautés…et le contexte actuel »

Chez Chevrolet on avance comme principal argument l’absence de nouveautés. Cruze et autres Spark ayant été dévoilés aux salons de Paris et Genève. La marque du groupe GM ne sera pas complètement absente, puisqu’un centre d’essais de la nouvelle Cruz sera mis à disposition des visiteurs aux abords du salon. Mais on ne nie pas l’argument économique non plus…

Nissan : « Un salon par zone géographique »

« Compte tenu du contexte actuel la politique de Nissan pour 2009 était : « Un salon par zone géographique. En Europe cette année, c’était Genève ». Comme pour Chevrolet, l’actualité a été forte entre le Cube et le concept Qazna. Compte tenu du calendrier, Francfort aurait été léger en nouveautés. Mais on ne nie pas non plus, chez Nissan, l’aspect économique.

Mitsubishi : « Il y a eu un choix stratégique à faire »

Chez Mitsubishi même constat. S’il reste le plus discret en termes de nouveautés produits, le constructeur japonais concède que son absence en Allemagne est essentiellement due à des raisons financières. « L’essentiel des nouveautés ayant été dévoilé à Genève. Il y a eu un choix stratégique à faire et Genève paraissait le mieux adapté en rapport des produits présentés ».

Cadillac :«la décision a été prise un an auparavant»

« Le contexte mouvementé rencontré par la marque et le groupe General Motors en début d’année nous a incité à faire l’impasse sur Francfort. La décision de participer ou non à un salon de cet ampleur se prend un an auparavant. Et à cette époque il a été choisi de ne pas y participer. » GM qui souhaitait stopper sa débâcle sur le Vieux continent a décidé au printemps de retirer sa marque Cadillac de 12 pays. Entre temps, le distributeur néerlandais Kroymans, est entré en cessation de paiement. La décision de participer ou non à Francfort est donc intervenue au mauvais moment, car depuis le groupe GM semble être sorti de l'impasse.