« Il n'y a pas de pénurie », c'est ce que martèle sur tous les tons le gouvernement, que ce soit le Premier Ministre François Fillon sur TF1, le Ministre du Travail Eric Woerth à l'AFPTV ou le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau sur Europe 1. Pourtant, si vous avez voulu faire le plein ce week-end, que ce soit par précaution ou parce que le témoin de votre jauge à carburant clignote désespérément, vous avez probablement erré de stations fermées en files d'attente interminables. Une illusion d'optique selon M. Bussereau, qui concédait qu' « à peu près 200 stations-service sont gênées » sur l'ensemble du territoire mais qu' « aucune n'a pas d'essence », celles affichant le contraire gardant le carburant restant « pour un certain nombre de clients habituels ».

Et le gouvernement garantit que cela continuera ainsi, comme l'a annoncé le Premier Ministre : «  Je ne laisserai pas l'économie française étouffer par un blocage de l'approvisionnement en carburant. […] Le droit de grève est respecté, mais ça n'est pas le droit d'empêcher l'accès au carburant » tandis que le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a déclaré sur RTL qu'il ferait « débloquer les dépôts » si ces derniers étaient bloquées par les manifestants. Une menace qui a été mise à exécution dès hier avec la réquisition d'une raffinerie en Seine-et-Marin pour livrer ses clients et qui fait bouillir les syndicats, qui dénonce une atteinte au droit de grève.

le nombre de stations-service en rupture de stock serait supérieur a un millier

Sur le terrain, sur les douze raffineries françaises, onze sont à l'arrêt tandis que la douzième, celle de Fos-sur-Mer, fonctionne au ralenti. Mais une dérogation hier autorisant la circulation des 44 tonnes,a permis l'accès au stock et une livraison aux stations-service qualifiée de « quasi-normale » selon Jean-Louis Schilansky, président de l'Union Française des Industries Pétrolières (UFIP) qui selon lui recule de plusieurs semaines le risque de pénurie. Une fois de plus, la réalité semble bien différente : ce matin, Le Parisien estimerait à plus d'un millier le nombre de stations-service en rupture de stock, un chiffre que le journal tient de l'Union des Importateurs indépendants Pétroliers (UIP), qui représente 60% des ventes en France.

Un nouveau joueur arrive à la table de ce poker menteur et celui-ci n'est pas connu pour bluffer. Galvanisés par les propos de M. Bussereau pour qui ils n'inspirent « pas de crainte », les routiers ont effectivement rejoint le mouvement tôt ce matin avec comme cible... les dépôts de carburant de la région ouest : ceux de Caen, Ouistreham, Saint-Pierre-des-Corps et du Mans seraient ainsi totalement bloqués par les manifestants à l'heure de l'écriture de cet article.

Reste le problème de la hausse des carburants. Politique et particuliers sont nombreux à agiter cet étendard mais selon 20 minutes et le site ecopartage.com, le prix du litre de gasoil n'aurait augmenté que de moins de 0,1 centime d'euro pour le gasoil la semaine dernière en région parisienne.

Au final, où trouver de l'essence ? Répartis sur l'ensemble de la France, seuls vous, lecteurs de Caradisiac, disposez de la véritable information. N'hésitez pas à la partager sur Forum-Auto.com , premier forum automobile français avec ses 870 000 membres, où vous pourrez aussi trouver des informations sur les pénuries des stations-service près de chez vous.