Premier coupé hybride sur nos marchés si on oublie la carrière confidentielle en Europe de l’Insight de première génération (1999), le CR-Z sera commercialisé en France à partir du 5 juin 2010. Honda le présente comme un coupé sport 2+2, combinant les avantages d’un véhicule hybride, propre et économique, avec ceux d’une boîte de vitesses manuelle à six rapports. Il rejoint la niche des petites voitures plaisir de moins de 130 chevaux, un marché estimé en France aux environ de 60 000 immatriculations par an. Honda espère écouler son coupé en Europe à 20 000 exemplaires en année pleine et à 1 500 chez nous. Ce qui serait pas mal si on considère que les ventes de modèles hybrides en France n’ont pas atteint les 10 000 unités en 2009 (dont un peu plus de 1 600 Insight2 et presque quatre fois plus de Prius 2 et 3), représentant à peine 0,43 % des ventes globales de voitures neuves.

Essai - Honda CR-Z : pas méchant, mais sympa

Une ligne à la fois « friendly » et agressive, très proche du concept présenté à Genève en 2007, le petit coupé CR-Z reprend quelques détails du CRX de 1983 et de l’indémodable de deuxième génération (1988) comme la double vitre de hayon et et la ligne de toit -qui culmine à moins de 1,40 mètre du sol- descendant en pente douce. Si le nouvel opus risque de se vieillir plus vite, il suscitait un vif intérêt à Nice comme dans les villages du Haut Var traversés lors de notre essai. Toutefois, le style a obligé les concepteurs à quelques compromis. Le capot plongeant n’a pas permis d’installer le plus performant des VTEC qui rehausse la culasse de quelques centimètres. Du coup, il emprunte un moteur 1.5 litres des Jazz/Fit commercialisé au Japon et aux USA au rendement moindre que celui des moteurs 1.2 et 1.4 à calage variable et contrôle de la levée des soupapes de la Jazz distribuée en Europe. Autre désagrément, le traité stylistique entre les portières et la poupe est sans doute séduisant, mais de l’intérieur, il participe d’une vision 3/4 arrière déplorable. Du côté droit, malgré le rétroviseur à double courbure, on en est réduit à prier pour espérer qu’aucun véhicule ne se trouve dans le champ occulté. Pourquoi ne pas avoir adopté un détecteur d’angle mort comme sur la Volvo C30 par exemple ? Moins répréhensible pour un coupé d’à peine plus de 4,08 m de long, l’habitabilité arrière est réduite à néant pour les jambes si la taille des occupants à l’avant dépasse 1,80 mètre. C’est d’autant plus excusable que la longueur du CR-Z est inférieure de vingt centimètres à la Peugeot RCZ dont la banquette est à peine plus accueillante. Passons également sur la capacité du coffre limitée à 214 litres (+ 19 l dans le profond mais étroit compartiment sous plancher) qui devient amplement suffisant pour deux personnes quand on sacrifie l’usage des places arrière avec 382 litres, ou 401 litres si on compte l’espace sous plancher.

Essai - Honda CR-Z : pas méchant, mais sympa
Essai - Honda CR-Z : pas méchant, mais sympa

Voilà pour les griefs concernant ses formes. En revanche, le CR-Z procure un étonnant plaisir de conduite en comparaison de la petite familiale Insight (Insight 2) – qui en est presque totalement dépourvue-, pourtant très proche techniquement. Une cinquantaine de kilos de moins, 26 chevaux et presque autant de Nm supplémentaires, une boîte mécanique à 6 rapports au lieu d’une CVT, de vrais amortisseurs, un bon maintien de caisse et une rigidité de la structure revue, il ne suffisait pas de grand chose pour transformer une punition en réjouissance. Certes, le coupé est plus cher (près de 1 500 € de plus à équipement comparable) et consomme environ un demi-litre de plus en conduite normale.

Face aux autres petites voitures plaisir à moteur à essence dont la puissance oscille entre 120 et 135 chevaux, 3 portes (Alfa Romeo Mito 1.4 135 ch MultiAir, Citroën DS3 1.6 VTi 120 ch), vrai coupé (Volkswagen Scirocco 1.4 TSi 122 ch), voire cabriolet (Mazda MX-5 1.8 126 ch, Renault Wind 1.6  133 ch) ou break (Mini Clubman Cooper 1.6 122 ch), le CR-Z est sensiblement plus onéreux que la plupart d'entre eux, mais il fait preuve d'une plus grande sobriété, avec une économie à la pompe qui avoisine généralement 10 %.