Devant la hausse des prix alimentaires, le rapporteur des Nations Unies pour le droit à l’alimentation Jean Ziegler émet des sérieux doutes quant aux qualités environnementales des biocarburants : les terrains cultivables destinés à la fabrication du carburant dit « vert » allant croissant, les pays les plus pauvres seront rapidement obligés d’importer un partie de leur alimentation. Importation qu’il paieront au prix fort aux vues de la flambée des prix de l’agroalimentaire. «Il faut 232 kilos de maïs pour faire un plein de cinquante litres de bioéthanol, a-t-il observé. Avec cette quantité de maïs, un enfant peut vivre pendant un an».

L’affectation des terres agricoles pour la production de l’E85 et autre Diester va donc créer « des hécatombes » selon ses propres termes : il a alors déposé au mois d’octobre dernier un moratoire de cinq ans, en vue d’interdire cette reconversion. Le sociologue suisse espère que ce délai permettra à la recherche de passer aux biocarburants de deuxième génération, c’est-à-dire du carburant issu des déchets agricoles ou alimentaires (exemple : déchets de bois, graisse animale, écorces d’orange…) ou de plantes non agricoles (exemple : le jatropha, plante qui pousse naturellement sur des sols arides).